LA MUNCHLINE DU 11.02.25
Le logement
Tous les gouvernements ou presque, font du logement leur priorité et ils ont raison car du logement découle en fait toute la vie des familles mais aussi la bonne évolution de notre société. Malheureusement cette priorité affichée reste dans le domaine de l’affichage, le problème majeur étant notre classe politique. Pour conserver leurs sinécures ou le cas échéant y accéder, ils caressent les électeurs dans le sens du poil et promeuvent le pavillon de banlieue avec son jardinet, le barbecue et éventuellement un semblant de piscine et la niche du chien. Mais avant tout ils poussent à l’accession à la propriété. Or ce rêve est en fait un piège qui bloque ceux qui y succombent, dans une situation qui les empêchera d’évoluer et, par exemple, d’accepter un emploi plus adapté, plus rémunéré, ailleurs. L’ensemble de nos concitoyens est coincé tout simplement parce que notre parc immobilier, surtout le locatif, est trop étriqué et souvent peu adapté aux exigences de la vie actuelle. Il nous semble que chaque logement devrait disposer d’une terrasse ou au minimum d’un grand balcon afin de permettre aux occupants de « prendre l’air » et aux enfants d’y jouer. Et on devrait pouvoir changer de logement en fonction des possibilités d’emploi ce qui serait plus facile que de vendre son pavillon pour en trouver un autre ou faire des heures de trajet quand ce n’est pas des louer un deuxième logement. Malheureusement notre parc locatif a été sacrifié au profit de l’emblématique pavillon de banlieue dans une campagne éloignée des bassins d’emploi, des écoles, des hôpitaux etc.
Par ailleurs il n’y a qu’à voir ces grandes barres d’immeubles construites dans les années 70 pour comprendre le malaise et le mal être qui règnent dans ces quartiers avec toutes les dérives qui en découlent.
Reste le problème épineux du financement du logement.
En 2024 le montant des encours sur les livrets A et LDD étaient était respectivement de de 427,20Mds et 157,20Mds. Or on a aussi appris que pour la même période il y a eu une surépargne de 170 MDS !
Globalement, la Caisse des Dépôts et Consignation dispose de 60% de cette somme, 40 % revenant aux banques qui gèrent les livrets, ce qui fait qu’au moins 200 Mds devaient revenir à la CDC et 34% de ce montant étaient destinés servir à la construction de logements sociaux par la CDC.
En 2024 le montant net des dépôts a été de plus de 10 MDS soit environ 6.6 Mds qui devaient servir au financement du logement, CDC et banques confondues. On peut mettre ce chiffre en parallèle avec les 350 000 logements qui manquent selon EMMAUS, mais en réalité ce sont plus de 500 000 logements qui manquent tous les ans !!!!!
Il y a peu nous avons entendu, mais sans trop y prêter attention, un débat entre deux personnes dont l’un était membre du Gouvernement et ce dernier, répondant à une question concernant la possibilité de se servir des fonds sur les livrets A pour éponger notre dette, a répondu qu’on le faisait déjà ! Il est vrai que cette possibilité existe mais elle n’est pas vraiment significative au regard du montant de notre dette. Malheureusement nous n’avons pas pris la précaution de noter le nom de la personne qui a fait cet aveu car il laisse entendre qu’il y aurait un fort glissement des encours sur les livrets du financement des logements vers le règlement de la dette et cela se serait fait à l’insu de notre plein gré comme de bien entendu !
Cette réponse explique certainement pourquoi on ne construit plus assez de logements sociaux !!! Mais notre « Banquier Lombard » actuellement Ministre de l’Economie et précédemment patron de la CDC devrait pouvoir nous expliquer dans le détail tout ceci !
J.M.