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Billet de blog 26 décembre 2024

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L'incompétence au plus haut niveau.

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LA  MUNCHLINE  DU  26.12.24

L’incompétence au plus haut niveau !

Lors d’une catastrophe, quelle que soit sa nature, les préfets des zones concernées devraient mettre en œuvre immédiatement, un certain nombre de mesures et quand on dit « immédiatement » cela veut dire dans les minutes qui suivent l’évènement.   

Mais pour cela il faut que les cellules de veille au sein des préfectures soient opérationnelles au 24/24 mais aussi que les divers plans existants soient à jour. On se souvient que lors de la crise du COVID, le « Plan National de prévention et de lutte « pandémie grippal » sous-titré Document d’aide à la préparation et à la décision n’était pas à jour et ignoré de l’immense majorité de ceux qui devaient réagir y compris les ministres et consorts. Ce plan datait d’octobre 2011 et avait la référence administrative n°850/SGDSN/PSE/PSN Octobre 2011. Tout était prévu…mais très peu de personnes ne se souvenaient de son existence et encore moins l’avaient lu. Tout y était, y compris les gestes barrière.

Il en est ainsi de tous les plans et nous avons en son temps été personnellement confronté à l’indifférence des autorités directes quant à la connaissance, la maintenance et la mise en œuvre d’un simple et petit Plan Particulier de Protection d’un site classé « Point sensible de zone de défense ».

Pour en venir à Mayotte, il faut se rappeler que Chido était annoncé dix jours avant de frapper l’archipel de Mayotte et ce n’est que 5 jours après son passage que le Gouvernement a décrété le blocage de certains prix. Ce blocage aurait dû se faire dès le lendemain et concerner TOUS les produits. Les produits alimentaires mais aussi les carburants et tous les autres. Ainsi les clous pourtant indispensables à la reconstruction sommaire, ont-ils quadruplé de prix !

L’excuse de la chienlit au niveau gouvernemental est fallacieuse car au plan local les Préfets peuvent agir. Encore faut-il que les plans d’action soient établis, diffusés, compris, faire l’objet d’exercices et surtout maintenus à niveau.

Nous avions le plan ORSEC. Or celui-ci a été « retravaillé » et maintenant c’est toute une nébuleuse, qui se partage le boulot. ORSEC est devenu ACEL et se subdivise en ORSEC, PPI et PCS.

A partir de cela nous sommes en face d’une giga arborescence typiquement française. A l’origine de ce délire administrativo-poltique, il y a la question typiquement française de savoir qui paye quoi !

Le problème est que la dilution des pouvoirs de décidons amène obligatoirement à l’incompétence, l’irresponsabilité et l’incurie mais aussi comme nous l’avons constaté trop souvent, à l’impéritie.

Si le chantier de Notre Dame a été une réussite, c’est parce qu’il n’y avait qu’un chef et un seul et les velléités de remettre en cause son autorité ont été très vite balayées. Or en France, tout le monde veut être « chef » en oubliant que cela implique des compétences et des responsabilités.   

Pour Mayotte on rencontre déjà le même problème avec en plus les conséquences de toutes les promesses, surtout présidentielles, qui n’ont jamais été tenues. Ainsi la promesse du prolongement de la piste de l’aéroport et la liaison entre « petite terre » et « grande terre » serait très utile, mais on attend toujours le premier coup de pioche.  

Il est urgent et primordial que tout ce dispositif soit resserré. Dans un cas comme celui-ci, le Chef d’Opération devrait être basé à Mayotte, dans les locaux de la Préfecture par exemple, et avoir la main sur toutes les ressources de l’Etat. Il n’est pas défendu de rêver !

J.M.

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