À nos aînés
« Les lumières des aînés immobiles
Agrippent chaque soir, en silence étoilé,
Le ciel. Si souvent tremblantes et agitées,
De peur de trop gêner, elles restent tranquilles.
Paisibles, sereins, ils ont fait confiance
Aux fruits secs de leurs chairs, ouvrant ainsi leur cœur,
Leurs poumons et leurs bras au terrible faucheur,
Marqueur létal de notre indifférence.
Population au gazouillis docile,
Qui meurt tout doucement, sans un seul codicille
Pour ne pas encombrer le monde d’ici-bas,
J’implore vos pardons pour tous ces imbéciles,
Leurs erreurs du présent, leurs egos bien futiles
Quand nous-mêmes franchirons le seuil de l’au-delà.
Jean NEAND