Quelques prévisions
J’ai terminé mes billets de 2012 par quatre vœux et, dès à présent, c’est dans l’actualité de 2013 que je me situe par quelques tentatives d’anticipation.
Qui peut imaginer que le régime de Bachar El ASSAD puisse résister encore douze mois à l’action héroïque de ceux qui veulent chasser ce longiline individu au look d’expert-comptable, qui n’est que l’héritier d’un assassin, et qui ne compte plus, désormais, que les victimes de sa barbarie ? Fin 2013 je crois que la Syrie sera débarrassée de son boucher … mais je ne sais pas ce qui lui succédera.
Même si les dernières années nous ont peu à peu habitués à des situations où le scandaleux le disputait au cocasse, il ne paraît guère raisonnable d’envisager que le Cavaliere puisse redevenir Président du Conseil en Italie. En laissant la morale de côté, peut-on imaginer qu’un pays se donne comme premier dirigeant un énergumène qui doit cent mille euros par jour à son ex-épouse ? Saurait-il mieux gérer les finances de l'Italie que les siennes propres (ou sales) ? Mario MONTI saura-t-il s’imposer sur le terrain électoral ? Je ne sais si ça serait tellement un bien, car il fait partie de ceux qui pensent que la rigueur financière s’exerce d’abord au détriment des plus pauvres.
N’ayant su prendre des positions nettes sur aucun sujet et nous ayant tous invités à faire jouer « des clauses de conscience », j’ai du mal à envisager dans quel état François HOLLANDE finira 2013. Il a dit au chômage, lors de ses vœux aux Français : « Monsieur le chômage, je t’interdis d’avancer plus loin … ou alors je vais me fâcher ! ». Cela suffira-t-il ? Noël ne reviendra que dans trois cent cinquante huit jours … jusque-là, excusez-moi, mais je ne croirai pas au Père Noël !
Tard dans la nuit de la Saint Sylvestre, et bien que minuit ait été dépassé à Washington si ce n’est à San Francisco, Barack OBAMA a réussi à composer avec la majorité Républicaine à la Chambre des Représentants et le Sénat a, à l'heure qu'il est, voté presque unanimement cet accord de dernière minute. Les citoyens d’outre-Atlantique ne se prendront donc pas en pleine figure cette « fiscal cliff » qui se serait traduite par de considérables hausses d’impôts et une contraction des dépenses publiques. Mais la discussion qui vient d’avoir lieu à Washington illustre le refus d’une fraction croissante des nantis, dans tous les pays, à l’esprit de partage et l’assimilation de plus en plus nette entre partis de droite et défense de ces nantis.
A voir cette crispation presque universelle, on comprend que tous ces « braves gens » ont la conviction que leur argent a été gagné « à la sueur de leur front » et qu’il serait donc violent à leur égard de leur en reprendre la moindre parcelle. Vivre, ou survivre, grâce à la solidarité nationale ou internationale est stigmatisé d’une manière qu’illustrèrent bien, en France, les propos de Laurent WAUQUIEZ quand il entama sa chasse anti-assistanat.
Cet état d'esprit étant très présent chez nous, je pense que 2013 sera, en France, une année de fortes tensions sociales et politiques malgré l’absence d’élections lors des douze prochains mois. La fameuse expression, « le mur d’argent », reviendra dans nos expressions courantes, et quand Angela MERKEL s’en érigera la gardienne depuis Berlin, on pensera, peut-être, à le rebaptiser en « mur de la honte ».
Jean-Paul Bourgès 1er janvier 2013