Place de l’Opéra, comme désormais tous les ans à la même date, le cortège du Front National, après une station en adoration devant la statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides, est venu écouter le message de la Présidente du FN.
Sous les yeux de quelques milliers d’aficionados, à vrai dire plutôt peu nombreux, et sous l’œil unique, mais attentif et embué d’admiration pour l’œuvre de sa chair, de Jean-Marie LE PEN, elle délivra son message, qui se résume à cette seule phrase : « Nous sommes désormais le centre de gravité de la politique française ».
Comprendre un(e) responsable politique ça suppose, souvent, de se reporter au dictionnaire afin d’être sûr d’avoir compris. C’est donc ce que j’ai fait et voici ce que j’ai trouvé dans le dictionnaire Robert, au mot « gravité » :
- qualité d’une personne grave,
- caractère de ce qui a de l’importance, de ce qui peut entraîner de graves conséquences,
- phénomène par lequel un corps est attiré vers le centre de la terre.
Si l’on entend « grave » au sens où les « djeunes » l‘utilisent, incontestablement … « elle est grave ».
Il est assez évident, aussi, que la logique du Front National « peut entraîner de graves conséquences ». Pensez-donc, ces braves gens envisagent tout simplement de sortir de la zone euro. Il y a deux jours la France a emprunté des milliards d’euros à un taux négatif. Si nous sortions de la zone euro c’est sûrement à plus de dix pour cent que nous irions chercher l’argent permettant de faire nos fins de mois … il est vrai que ça ne sert qu’à payer d’inutiles fonctionnaires … ou, pire, à payer les retraites d’individus qui ne semblent guère bleu-blanc-rouge … il y en a même qui vont à la Mosquée !
Enfin et surtout, la « pensée » du Front National nous tire plus bas que terre. Cette vision de notre passé et de notre avenir nous abaisse au plus bas niveau de toute notre Histoire.
Décidément le dictionnaire ROBERT est un ouvrage précieux, qui devrait donner lieu à un remboursement par la Sécurité Sociale.
Mais, trêve de plaisanterie, car ça n’est pas drôle du tout.
Devant la mollesse et le continuel flottement de l’actuel gouvernement ; devant le parfum envahissant de magouille financière qui rattrape l’équipe précédente et, avec l’affaire KADHAFI, pourrait nous conduire au pire scandale depuis plus de deux siècles ; les attitudes de pucelle non effarouchée de Marine LE PEN, pourfendant ses adversaires de ses piques acérées, grignotent jour après jour des électeurs qui, peu conscients du fond fasciste du propos, mordent à l’hameçon de la facile critique de "l’UMPS".
Quand allons-nous nous redresser ? ... avant que Marine LE PEN retourne à Vienne, non pas valser nostalgiquement avec d’anciens nazis, mais aller là-bas recevoir leurs hommages admiratifs, dus à celle qui aura su hisser de nouveau bien haut leur sinistre drapeau.
Jean-Paul Bourgès 2 mai 2013