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Billet de blog 3 février 2013

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Intouchables 2 ... les trois maux

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…  ou le retour du bon sens

Dans un billet précédent, le 29 janvier, j’avais évoqué la nomination d’Anne LAUVERGEON au Conseil d’Administration d’EADS et son élection à la tête de ce groupe franco-allemand qui semblait en découler.

Mais c’était oublier l’idée même du billet qui parlait du mandarinat à la française. La France éternelle sera toujours la France et ce qui aurait presque pu passer pour une erreur de casting n’aura pas lieu.

Anne LAUVERGEON souffrait, en effet, de trois défauts majeurs, dont un seul aurait suffit pour la disqualifier. Tout d’abord, comme je le signalais déjà le 29 janvier, ce n’est qu’un perdreau de l’année avec ses cinquante trois printemps et son sourire ravageur qui risquaient de distraire le cercle des septuagénaires qui règnent sur notre passé industriel en refaisant régulièrement Verdun. Ensuite, après avoir présidé AREVA pendant plus de dix années, elle pouvait être suspectée de savoir ce qu’est un grand groupe industriel alors que c’est sur l’incompétence que l’on préfère choisir nos dirigeants. Enfin, last but not least, c’était une femme ce qui ne la prédisposait qu’à s’envoyer en l’air et non à diriger un grand groupe aéronautique. Exit donc Anne LAUVERGEON, elle ne fera que siéger au Conseil d’Administration avec le droit de poser des questions intelligentes, sans pouvoir s’étonner de n’avoir obtenu que des réponses idiotes.

Le prototype du « grand dirigeant français » entre en scène : ça sera Jean-Claude TRICHET.

Entrer en fonction à la tête d’EADS après avoir fêté son soixante dixième anniversaire, voila un premier et sérieux atout. N’avoir pour connaissance de l’industrie qu’un passage à l’Ecole des Mines de Nancy, il y a cinquante ans, c’est juste ce qu’il faut … une légère onction scientifique initiale et, surtout, aucune pratique ultérieure … ouf ! Et puis, c’est un homme, un vrai, un qui a même su faire du charme à Angela MERKEL !

Ne voulant pas en rester, cependant, à ces éléments plutôt basiques, ceux qui me connaissent se doutent que j’ai creusé le sujet … mais je n’ai guère trouvé d’implication de ce brillant produit de la haute administration à la française dans quelque chose qui touche à l’industrie. Alors, ne trouvant rien de concret, je me suis mis à rêver et cette rêverie m’a permis d’imaginer que j’avais retrouvé la trace d’une institutrice du petit Jean-Claude TRICHET dans un EHPAD de la région lyonnaise où le futur aéronauticien naquit.

Malgré un début d’anosognosie, comme on dit désormais dans les cercles chiraquiens, cette très vieille dame bientôt centenaire se souvenait encore du petit TRICHET lorsqu’il était en 8ème, autrement dit l’actuel CM1.

J’ai imaginé qu’elle me racontait plein d’anecdotes montrant la précocité et l’intelligence supérieure de l’ex-patron de la Banque Centrale Européenne. Avec un sourire attendri, assurément fort éloigné de l’air sévère qu’elle devait avoir, plus de soixante ans plus tôt, je l’entendais me narrer un épisode qui présageait et résumait la suite de la vie de ce brillant élève. Le petit gredin profitait de ses facilités scolaires pour chahuter et provoquer sa maîtresse en faisant, parfois, des cocottes en papier. Une fois elle l’avait même surpris avec un avion en papier fabriqué avec un billet de banque (C’était un billet de cinquante francs, émis en 1946 à l’effigie d’Urbain Jean Joseph LE VERRIER, qui découvrit l’existence de la planète Neptune et créa la météorologie moderne) et elle l’avait réprimandé en lui disant « Non, TRICHET (A l’époque on n’appelait pas les enfants par leur prénom …), ça n’est pas bien de lancer comme ça une monnaie ». Eh, oui, voici l’histoire vraiment imaginaire d’un destin bien réel qui aurait  commencé par l’aéronautique et se terminera de même après un passage par la Banque des banques.

Rouvrant les yeux, je redescendis alors sur terre en me disant qu’il nous restait à espérer que la suite de cette brillante épopée individuelle finissant dans le monde industriel soit un parcours semé de pétales de rose … de roses socialistes, bien sûr. L’emploi de dizaines de milliers de travailleurs en dépend. Mais est-ce que cela a la moindre importance ?

Jean-Paul Bourgès 3 février 2013

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