Les parieurs coupables … et les parieurs capables
Tout le petit monde médiatique s’est enflammé à propos de la surprenante coïncidence qui vit une excellente équipe de handball perdre un match contre une équipe bien moins réputée, tandis que certains proches des joueurs avaient eu la bonne idée d’engager des paris sur cet échec.
Certes, si est confirmée la supposition selon laquelle l’équipe qui a perdu aurait fait exprès de perdre, on a là une tricherie … dont on ne sait, d’ailleurs pas, si elle insulte surtout l’esprit sportif ou les règles du pari qui ne doit rien devoir qu’au hasard. A noter au passage que si l’équipe de Montpellier était considérée comme tellement invincible qu’une défaite est apparue suspecte, enregistrer des paris de gogos alors que le résultat est certain … ça n’est pas joli-joli non plus … même si c’est un organisme officiel qui gère cette énorme attrape-couillon.
En résumé, et sous réserve de la présomption d’innocence, on peut penser qu’on est en présence de « parieurs coupables ».
Les vrais « parieurs capables » on les trouve tout au long de l’Histoire, parmi tous ces hommes publics qui ont tiré contre leur camp, après avoir parié que le vent tournerait. Ils sont innombrables ces tricheurs qui disputent aux girouettes une mobilité remarquable. Les énumérer, serait en oublier trop et pourrait passer pour une insulte à leur mémoire et à leur talent, mais surtout ce serait passer sous silence les plus doués d’entre eux, c'est-à-dire ceux qui parièrent sur la défaite de leur camp sans que leur duplicité soit mise au jour.
Dans une période récente et pour rester sur le terrain politique de notre beau pays, nous pouvons nous remémorer l’enthousiasme avec lequel un troupeau d’éléphants soutint Ségolène ROYAL lors de son combat contre Nicolas SARKOZYen 2007.
Plus loin on peut évoquer Jacques CHIRAC soutenant Valéry GISCARD d’ESTAING comme la corde soutient le pendu et poussant ses proches à voter pour François MITTERRAND en 1981, en espérant bien succéder à ce dernier en 1988 … il dut d’ailleurs attendre sept ans de plus.
Enfin rappelons-nous la sincérité touchante de Jean-François COPÉ lors de la campagne présidentielle dernière … où l’on peut être certain qu’à défaut de paris, il dut aller mettre des cierges en l’église de Meaux et en espérant que Jacques-Bénigne BOSSUET intercéderait en sa faveur du haut des cieux pour que SARKOZY soit battu … afin de lui offrir un marche-pied vers l’Elysée en 2017.
Pauvre handballeurs, que l’on disait « experts », en matière de tricherie ils ne sont que des gamins face aux politiques.
Jean-Paul Bourgès 4 octobre 2012