La schizophrénie est une maladie grave, qui se répand à toute allure dans notre société avec une atteinte particulièrement importante du lobe droit de cette pauvre France.
La vague d’islamophobie, qui s’étend dans notre pays, s’alimente principalement de la position faite aux femmes dans l’Islam … et ce que l’on en raconte, surtout chez les Islamistes qui, pour beaucoup, apparaissent comme emblématiques de l’Islam alors qu’ils n’en sont qu’une branche extrémiste et souvent fort ignare par rapport au Coran.
Aborder sous cet angle la position à avoir par rapport à l’Islam, peut troubler beaucoup d’esprits qui tombent dans ce piège au nom de l’égalité homme-femme. Et à trois jours de la « Journée internationale de la femme » on peut se faire avoir. Compte-tenu des convictions religieuses catholiques de beaucoup de ceux qui s’agitent dans ce sens, on a envie de leur rappeler que l’église catholique est une Institution religieuse totalement dominée par les hommes et qu’il n’y a pas si longtemps que cela, une femme qui serait rentrée dans une église sans se couvrir la tête d’un foulard cachant les cheveux commettait un sacrilège … le voile n’était pas, alors, qu’islamique. « L’angélus » de MILLET ne nous montre-t-il pas une scène qui pourrait, aujourd’hui, se passer en pays musulman avec une femme emmitouflée et cheveux cachés ?
Mais pourquoi ai-je parlé de schizophrénie au début de ce billet ?
Les mêmes qui utilisent l’égalité des sexes pour dénoncer l’Islam, s’opposent à la mise en œuvre d’une pédagogie visant à lutter contre les stéréotypes qui entretiennent l’idée d’une supériorité sociale des garçons par rapport aux filles. Le débat oiseux sur « la théorie du genre » ne trompe que ceux qui préfèrent se mettre des peaux de saucisson sur les yeux. Le sujet de fond est bien le refus d’une partie de notre société, celle qui est largement islamophobe, de voir remettre en cause un modèle social où la femme est inférieure à l’homme.
Ma fille, qui est professeure des écoles, a utilisé dans sa classe un livre d’un jeune auteur de livres pour enfants, Gael AYMON. Ce livre, intitulé « Gigaboy » ( Il est publié chez Talents Hauts : http://gaelaymon.com/meslivres/giga-boy/ ), raconte l’histoire d’un petit garçon comblant ses parents … qui met, par distraction, une écharpe rose un jour … mais, malgré les moqueries que cela lui vaut, il réalise plein d’exploits extraordinaires. Rien de bien ébouriffant, vous me l’accorderez.
Cela lui a valu pourtant, une séance pénible avec le père d’un de ses élèves qui y a vu une immixtion intolérable de l’enseignante dans l’éducation de son enfant.
Le summum de cet entretien, courtoisement glacial et à fleuret moucheté, fut le propos du père en question : « Instruisez mon enfant, sans vous occuper de son éducation ». Ma fille lui a juste répondu : « Je vous signale que je dépends de l’Education Nationale et que j’en applique les programmes sous le contrôle de ma hiérachie ». Ayant été récemment inspectée avec une note portée au maximum possible, elle pouvait se le permettre.
Nos enseignants sont à la pointe du combat contre cet obsurantisme lamentable. Il s’agit de protéger les enfants des dégâts que peuvent leur causer des parents nocifs.
Cette enseignante que je connais donc fort bien, est la fille, la petite-fille, l’arrière petite-fille d’enseignantes … qui aurait pu croire qu’au début du XXIème siècle elle serait concernée par un combat de ce type ?
Il ne faut rien lâcher ! Il faut résister à la volonté de certains de retourner au XIXème siècle.
Jean-Paul Bourgès 5 mars 2014