C’est un parrain qu’il faut convaincre
Plus la liste des candidats à la présidence de l’UMP s’allonge … plus les moqueries des leaders de l’UMP à l’encontre du PS lors du processus des primaires de 2011 apparaissent pour ce qu’elles étaient : les aboiements de ces chiens qui n’ont jamais empêché une caravane de passer.
Pour pouvoir prétendre à présider l’UMP, rôle supposé mettre sur rampe de lancement pour l’élection présidentielle de 2017, il faut disposer de huit mille parrainages de militants à jour de leurs cotisations.
Depuis quelques semaines les prétendants, chaque jour plus nombreux, cherchent à obtenir ces soutiens, un par un et même un parrain.
A les écouter on repense au dernier repas du Christ peint par Léonard de VINCI mais avec une légère redistribution des rôles puisqu’il semble n’y avoir que des Judas autour de la table.
Une autre lecture, plus positive et en cette pause estivale il ne faut pas se priver de rêver …, serait que les vertus d’un processus démocratique aient touché les leaders de l’UMP et qu’une réelle désignation par leurs 260.000 militants leur soit apparue préférable au résultat d’une foire d’empoigne dans un bureau feutré.
L’ennui c’est que, sur cette voie vers une démocratie interne, on ne voit rien qui puisse ressembler à un choix programmatique, mais juste un comice agricole destiné à désigner le plus beau veau du canton. Exercice d’autant plus difficile qu’une génisse, de la race « blonde de Longjumeau », s’est glissée dans la compétition aux côtés du claudiquant du Perche, du nounours de l’Aisne, de l’aiglon de Meaux, du motodidacte de Nice et de quelques autres animaux bizarres … tous désireux d’assurer la relève de l’agité de l’île de la Jatte.
Pour l’instant l’essentiel du jeu se concentre pour chacun d’eux sur le fait de convaincre un nombre suffisant de parrains de lui apporter leur soutien. Chacun parcourt donc la France en tous sens pour y faire son numéro de charme devant des militants de l’UMP qui doivent être bien désarçonnés d’être traités comme de vulgaires militants du PS, invités à dire à quelle motion ils apportent leurs suffrages (Sauf qu’il n’y a pas de motion). On va même voir François FILLON désertant le 7ème arrondissement de Paris, après son historique bastion de la Sarthe, venir au pied altiligérien du Mont Mézenc, aux Estables, pour y tenir un meeting où il devrait délivrer un message exceptionnel dont la substance pourrait être : « Comment j’ai pu être pendant cinq ans le collaborateur de Nicolas SARKOZY – durant ce quinquennat il n’y eut pas de Premier Ministre – tout en désapprouvant tout chez lui que je retrouve, hélas, chez Jean-François COPÉ ». C’est y pas beau ?
Je doute qu’engagée de cette façon, cette désignation d’un président pour l’UMP nous fasse beaucoup progresser sur la voie d’une vraie démocratie.
Jean-Paul Bourgès 5 août 2012