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Billet de blog 6 septembre 2012

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Loi DUFLOT

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Cécile on ne te laissera pas béton …

Ça y est, avec le projet de loi de Cécile DUFLOT on entre dans le dur, le vrai, le structurel, puisqu’on va maintenant parler du logement des Français et de ce qu’il permet ou ne permet pas d’exprimer : la volonté de vivre tous ensemble sans ghettoïsation.

La France, je dis bien « la France » c'est-à-dire la collectivité nationale, dispose de réserves foncières importantes jusqu’au cœur des plus grandes villes. Il s’agit souvent d’anciennes casernes, depuis longtemps abandonnées, de parcs inaccessibles d’établissements publics, de gares de triage etc … qui ont été constitués parfois depuis plusieurs siècles et qui représentent le travail de nos aïeux, de tous nos aïeux y compris les plus modestes. Certaines de ces vastes surfaces ne peuvent pas être aliénées sans porter atteinte au patrimoine national, mais d’autres pourraient, bien sûr, être vendues. Plutôt que les céder à des promoteurs au prix du marché afin de désendetter notre pays, il est bien plus satisfaisant d’en profiter pour réaliser des logements où les plus modestes puissent bénéficier d’une charge foncière minime, voire nulle … et donc de loyers accessibles, tandis que les logements en accession à la propriété supporteraient une charge foncière proportionnelle au prix d’acquisition.

Je pense, par exemple à l’immense espace des Batignolles à Paris. Pourquoi, après avoir envisagé d’y créer le village olympique dans l’hypothèse de JO à Paris, n’y créerait-on pas un vaste ensemble de mixité sociale, emblématique d’une ville où la nature retrouverait sa place ? Une ville verte et pour tous, ne serait-ce pas un exemple au moment où la problématique de Marseille démontre les dégâts de zones de relégation au sein même de nos grandes villes quand ce n’est pas dans des banlieues lointaines ?

L’Eglise catholique dispose, elle aussi, de réserves foncières considérables, toujours situées à proximité du centre des villes. Ces biens ont été constitués depuis des siècles par le travail des Français qui payaient pour l’Eglise comme pour le Roi. Il serait tellement juste et digne, sans avoir à recourir à une loi d’expropriation traumatisante, que l’Eglise mette à disposition à des coûts raisonnables (Et, par conséquent pas au prix du marché) de vastes terrains à ceux qui proposeraient de construire des ensembles permettant d’accueillir tous les types de population.

La France a pris beaucoup de retard dans le logement des plus modestes, sa vision de l’urbanisme est ringarde, l’éloignement des lieux de résidence et de travail est un non-sens au regard d’un développement durable … il est temps d’opérer un profond sursaut et de pouvoir juger de la sincérité des uns et des autres.

Concernant l’application de la loi SRU que nous devons à Louis BESSON, il faut passer de la sanction indolore pour les communes autistes à la contrainte en leur retirant l’exercice de la compétence en matière d’urbanisme jusqu'à l'atteinte des objectifs SRU… ça sera beaucoup plus efficace que de multiplier par cinq les pénalités dont, une fois de plus, les plus riches n'ont pas grand chose à craindre.

 Jean-Paul Bourgès 6 septembre 2012

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