La violence de l’Etat Islamique, les horreurs qui se produisent là où s’exerce son pouvoir, les atteintes aux personnes, la destruction de monuments qui faisaient partie du patrimoine de l’Humanité … les attaques de commandos terroristes envoyés semer la terreur dans nos pays … nous trouvent tous unis dans la volonté de résister à ce qui nous apparaît comme une intolérable régression.
Ces fous, semblent sur le recul en Syrie et Irak, mais comme certains cancers, ils paraissent avoir déjà suscité des métastases en Libye, au Nigéria et dans beaucoup d’autres parties du monde.
Chez nous l’horreur des attentats du 7 et 9 janvier, et encore plus, les carnages du 13 novembre ont eu pour première conséquence une vague de fond non dite, mais manifestement présente, assimilant tout Arabe à un Musulman et tout Musulman à un fanatique islamiste potentiel. Ce qui aurait pu ne rester qu’une réaction populaire, attisée par les forces politiques de droite et d’extrême-droite, a conduit le Gouvernement à désigner ceux qui n’étaient pas « des Français de souche » à pouvoir perdre la nationalité française … et à inscrire l’état d’urgence dans la Constitution … lui donnant ainsi le statut d’une situation banale.
Ce qui s’est passé a tellement choqué, au sens propre en donnant un choc sur la tête de nos gouvernants, que le Premier Ministre en est venu à proscrire tout essai d’explication qu’il assimile à la recherche d’excuses … ce qui fait de lui le premier obscurantiste de France.
Alors, au risque de faire partie de ceux dont Manuel VALLS réprouve les réflexions, je vais me contenter d’un petit rappel que me permet la date du 7 février.
C’est, en effet, le 7 février 1497, que fut dressé sur une place de Florence le premier « bûcher des vanités » en réponse aux incantations religieuses du moine Jérôme SAVONAROLE.
Les habitants de Florence étaient invités à apporter là tout ce qui, chez eux, représentait des objets de luxe et ne pouvait que les détourner d’un chemin de vie exclusivement tourné vers Dieu. De nombreuses œuvres d’art, des instruments de musique, des robes précieuses, des livres … et même plusieurs peintures de BOTTICELLI, apportées par le peintre lui-même, partirent en fumée.
Jérôme SAVONAROLE se retrouva, à la suite de la mort de Laurent le Magnifique, à la tête du gouvernement de Florence et il exerça alors une impitoyable dictature qui entraîna la fuite de nombreux artistes et intellectuels qui abondaient jusque-là à Florence.
Son pouvoir ne dura même pas cinq ans et il fut finalement pendu et brûlé en 1498.
Puisque Manuel VALLS ne veut pas que l’on réfléchisse à ce qui fait l’attractivité de l’Etat Islamique sur ceux qui, au risque de leur vie, rejoignent ces illuminés, accepterait-il que l’on fasse de la « République Chrétienne et Religieuse » de Jérôme SAVONAROLE un sujet d’étude ?
Jean-Paul BOURGЀS 7 février 2016