… et sa perturbation de l’odorat !
Mon billet d’hier a provoqué diverses réactions qui me rappellent que nous sommes en haute période grippale. Et qui dit grippe, dit altération majeure des capacités olfactives. Je ne peux plus dire que je sais de quoi je parle, puisqu’un désagréable virus m’a privé, il y a vingt ans, de mon « odorat de chien de chasse ». N’ayant plus d’odorat, j’ai cependant conservé un certain flair pour ce qui me semble puer.
Je redis que Jérôme CAHUZAC est peut-être innocent de ce que certains lui reprochent. Mais mon odorat politique apporte à mes naseaux une odeur étrange. Etrange conjonction d’un compte de l’UBS qui se serait, dit-on, transféré à Singapour; de liens significatifs avec le monde de la pharmacie; de déclarations ISF sûrement mal rédigées en raison d’horaires personnels déments au service de l’Etat; d’une lecture surprenante de ce que veut dire « patrimoine inaliénable de l’Etat » lorsque cela amène un précédent Ministre du Budget à s’expliquer sur une transaction dont n’ont pas bénéficié ses amis politiques !
En Corse, voir ainsi le mauvais sort s’acharner sur quelqu’un qui est aussi naïf et innocent que l’enfant qui vient de naître, ça s’appelle « la scoumoune » qui est une déformation d’excommunicare. Il faut donc qu’on en prenne acte, Jérôme CAHUZAC a « la scoumoune » et cela prouve presque qu’il n’a rien d’autre à se reprocher que d’être né sous une mauvaise étoile. Souhaitons-lui de réussir à conjurer le mauvais sort, en notant juste qu’en vertu du « aide-toi, le ciel t’aidera », il pourrait accélérer les choses en laissant un successeur vérifier son innocence … avant de lui rendre élégamment son fauteuil.
Mais puisque cet homme a de la malchance, peut-on se permettre de rappeler au Président de la République, cet « homme normal », la question que posait Napoléon BONAPARTE, un Corse, quand on lui proposait de nommer Général un vaillant Colonel ? Il demandait juste : « A-t-il de la chance ? ». Son bon sens lui avait appris qu’il y a des gens, on ne sait pourquoi, qui attirent les pépins … et d’autres qui, de façon aussi mystérieuse, savent les éviter.
Droit dans ses bottes, le regard noir fixé sur l’horizon sans voir le petit monde qui grouille à ses pieds, Jérôme CAHUZAC semble ne pas avoir de chance. Napoléon BONAPARTE ne l’aurait pas promu.
N’est pas Napoléon qui veut !
Jean-Paul Bourgès 9 janvier 2013