… d’une telle boulette
A vrai dire j’ai beaucoup hésité sur le titre de ce billet. Est-ce vraiment une boulette qui a conduit le FMI à organiser tout son catéchisme financiaro-économique autour de cet impératif meurtrier de l’équilibre des finances publiques, à tout prix et à marche forcée ? On va faire semblant de le croire, mais il faudra sûrement que l’on se demande si Christine LAGARDE n’aurait pas la suprême habileté d’habiller un changement de dogme sous l’apparence d’une négligeable erreur technique de subordonnés peu fiables.
Mais laissons ce débat aux commentateurs pointus qui, ayant fait Harvard, HEC, l’ENA … voire les trois, sont en mesure d’en débattre durant des heures avant d’aller pontifier à Davos en s’empiffrant de caviar et de Champagne millésimé.
Que s’est-il donc passé ?
N’importe quel individu dénué de culture économique, n’ayant évidemment pas lu KEYNES et n’en connaissant même pas le nom, se doute que si l’Etat se serre la ceinture et dépense moins, il y aura moins de travail pour les citoyens du pays concerné et que l’on s’engage sur une pente rapidement descendante. S’il s’agit d’une action en finesse, jouant sur l’épaisseur du trait on comprend même que la complexité de l’économie soit telle qu’il puisse être difficile de déterminer l’effet final. Mais, quand on coupe avec la brutalité d’un boucher, nul ne s’étonne de la mort de la bête.
Cette politique, pourtant folle, fut basée, nous dit-on, sur une erreur de calcul dans les modèles mathématiques utilisés par le FMI.
Je cherche donc qui pourrait bien en porter la responsabilité.
Je me suis d’abord dit que le FMI était dirigé par des personnes, Dominique STRAUSS-KAHN jusqu’en mai 2011 (On me dit qu’il aurait démissionné de ce poste pour permettre aux Français de l’élire à la Présidence de la République … mais je n’en crois rien puisque c’est François HOLLANDE qui a été élu), puis Christine LAGARDE, qui avait opéré en France quand la dette du pays s’est accrue de six cent milliards d’euros. Leur reprocher quoi que ce soit, serait, à l’évidence un mauvais procès. Ils récitaient juste un catéchisme, qu’ils n’avaient pas écrit. Jai abandonné cette piste.
Sautant de nombreux échelons d’une hiérarchie pleine d’esprits brillants mais, à l’évidence, irresponsables, je suis tombé sur l’économiste de base … un jeune gars en CDD, on me dit même qu’il n’était que stagiaire et apportait parfois le café dans le bureau du (de la) DG du FMI (Du temps de DSK il y avait, dit-on, l’obligation de revêtir une tenue le faisant ressembler à un Chevalier Teutonique … mais uniquement si « le » stagiaire était « une » stagiaire. Sauf si c’était pour tourner dans un film d’EISENSTEIN je n’ai pas compris pourquoi). Manifestement cette personne n’a rien fait d’autre qu’entrer des données dans un modèle mathématique et, sauf à chercher un bouc émissaire, on ne voit pas comment lui imputer cette erreur que les grands esprits des couches précédentes n’avaient pas identifiée.
Et c’est là que, tel le Commissaire BOURREL, dans les dernières minutes je me suis dit « Voyons, mais bien sûr … » c’est la faute des Phéniciens (Autrement dit des Libanais), des Grecs et des Arabes ! ! !
En effet, qui a inventé les mathématiques ? Qui a donc doté les économistes d’un outil diabolique qui fait perdre le bon sens ? Qui a exposé de grands dirigeants au risque de propager un dogme reposant sur des sottises ?
Encore et toujours les mêmes !
Pour les Grecs, c’est bien fait ! Pour les Libanais ça m’ennuie beaucoup en raison des amis que j’ai là-bas. Pour les Arabes, la chose qui me fait souci c’est qu’une grosse partie du pétrole dont nous avons besoin vient d’Arabie. Alors, pour ne pas blesser nos amis, je vous suggère que l’on renonce à cette recherche de responsabilité … pour une fois.
Jean-Paul Bourgès 10 janvier 2013