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Billet de blog 10 janvier 2013

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Aux sources de la Loire ...

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… et de la démocratie

Avant de rejoindre ce jeudi une de mes filles et sa petite famille qui avaient besoin de moi, dans les Hautes-Alpes, j’ai eu une journée bien dense, hier, et je voudrais en tirer ici le tronc commun.

J’ai déjà plusieurs fois évoqué dans ces billets la situation absurde où nous nous trouvions, sur le Plateau Vivaro-Vellave (Les 29 avril 2012, 10 juillet, 6 septembre et 7 octobre), en raison d’un projet technocratique d’équipement de tout un territoire en « poubelles à puce » avec application d’une redevance « incitative » ne prévoyant que le malus. Un collectif associatif s’est constitué et, après deux années de bataille pied à pied, une concertation est enfin lancée. Autour de la table se retrouvent le Syndicat Intercommunal promoteur du projet, le maire de la plus grosse commune de la zone située en Ardèche, la Communauté de Commune dont elle est le centre, une délégation de trois membres du collectif …qui s’appuient sur des centaines de militants fort actifs, plus un médiateur agréé par les quatre parties. En peu de temps, le dialogue s’étant ouvert et les invectives ayant cédé la place aux échanges d’arguments, un consensus est rapidement en train de se dessiner et une habitude de travailler ensemble pourrait bien en résulter au-delà de ce seul sujet. Voila pour la tranche 9 h – 12 h.

Une demi heure plus tard, changement de lieu et de partenaires, c’est sur les flancs du Mont Mézenc, une réunion-déjeuner (Vous savez tout le bien que je pense du « fin gras du Mézenc » dont j’avais parlé le 8 juin) avec le président du « Centre Haroun TAZIEFF », sa femme et un religieux « un peu » atypique, où nous avons évoqué diverses activités qui font circuler de l’air pur en ces lieux naturellement ventés. Là il s’agit de faire profiter toute une région d’échanges scientifiques et culturels, autour du volcanisme, du vent, de l’existence d’un Parc Naturel Régional dont le contour est à réexaminer. Ces acteurs de terrain agissent pour la seule satisfaction d’être au service des autres. Rien d’autre ne les anime qu’une curiosité insatiable, un goût de la transmission des savoirs principalement au profit des plus jeunes qu’ils amènent à une réelle participation, une conception des rapports sociaux où le partage est l’alpha et l’oméga de toute action.

Après un bien bref passage par la maison que j’ai, là-haut, sur le Plateau, redescente à Lyon pour être à 18 h à une réunion d’un groupe de travail du Conseil de Développement de la Communauté Urbaine de Lyon, où nous travaillons à des contributions citoyennes dans le cadre du futur PLUH (Plan Local d’Urbanisme et de l’Habitat) de la Communauté Urbaine.

Vous l’avez bien compris, le fil conducteur de ces trois temps c’est ce qu’on ne peut appeler que « la démocratie participative ».

C’est, pour le premier temps, la démonstration qu’il est possible de résister à la technocratie en la contraignant au dialogue et au respect d’interlocuteurs de terrain qui sont les vrais experts puisqu’ils parlent de ce qu’ils connaissent … c'est-à-dire leur quotidien.

Pour le deuxième temps, il montre que, s’il ne s’agit pas de « renverser les montagnes », l’enthousiasme est en tout cas capable de conserver en vie ces espaces exceptionnels où beaucoup d’entre nous plongent leurs racines et qu’ils n’acceptent pas de voir se transformer en désert économique et culturel.

Quant au troisième temps, il a illustré l’écoute qu’obtiennent ces citoyens d’origines très diverses qui acceptent de consacrer du temps à réfléchir aux évolutions en profondeur de nos grands centres urbains, en arpentant le terrain, en confrontant leurs points de vue avec ceux des spécialistes … puis en faisant l’effort de synthétiser leur vision de l’avenir pour la livrer aux élus qui ont la lourde charge de prendre les décisions qui dessineront le futur d’une vaste zone où vit plus d’un million d’habitants.

Oui, hier ce fut une journée riche pour moi, dans un pays qui a encore tout pour qu’on puisse croire en un avenir, dès lors que l’on ne bride pas les capacités créatrices qui ne demandent qu’à s’exprimer. Parce que le sérieux de l’engagement ne doit pas faire oublier la contemplation du beau, en montant de Lyon, le matin, j’ai eu le plaisir de m’arrêter quelques minutes, juste avant d’arriver à Saint Agrève, pour profiter d’un magnifique lever de soleil sur le Mont Mézenc et le Mont Gerbier de Joncs, qui se reflétaient dans les eaux, partiellement gelées, du petit lac de Devesset.

Jean-Paul Bourgès 10 janvier 2013

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