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Billet de blog 10 mars 2016

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Une Justice rapide … n’est-ce pas mieux ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce matin, me rendant vers Lyon en voiture, j’entendais un chroniqueur de France-Inter qui regrettait amèrement que la Justice ait mis longtemps à se prononcer sur la légitimité de licenciements « économiques » concernant l’entreprise Desseilles qui fabrique de la « dentelle de Calais ».

Bien entendu cette présentation biaisée n’avait qu’un but : convaincre les auditeurs des très bonnes raisons d’adopter la « loi Travail » de Myriam EL KHOMRY.

Faire vite, toujours plus vite. Condamner sans preuve, passer aussitôt à l’exécution … voici à quoi rêvent les tenants du libéralisme économique … évidemment à la condition que cela ne s’applique pas à des individus comme Nicolas SARKOZY qui caressa longtemps l’idée délicieuse d’être de nouveau Président de la République avant d’avoir dû s’expliquer devant un tribunal.

Il se trouve que c’est le 10 mars 1752 que fut sauvagement mis à mort (Question ordinaire et extraordinaire, membres rompus à coup de barres de fer sur la roue, étranglé puis brûlé) Jean CALAS sur la Place Saint Georges à Toulouse (J’y repense souvent en traversant cette place lorsque je vais voir ma fille aînée dans « la ville rose »).

C’est la veille, 9 mars, que Jean CALAS avait été condamné à mort à l’issue d’un procès bâclé.

Ça, au moins, c’est de la Justice appliquée rapidement … comme on l’aime !

Certes, VOLTAIRE, pourtant initialement convaincu de la culpabilité de Jean CALAS, édifia sur cette affaire sa notoriété de polémiste politique en faisant de cette affaire la référence emblématique de ce qui exprimait une Justice instrumentalisée par les passions politiques.

Mais, au-delà de cet aspect essentiel au mouvement des idées au milieu du « siècle des lumières », ne devrions-nous pas réfléchir, aujourd’hui, à la tendance à la régression de nos acquis qui correspond à cette aspiration à accélérer le fonctionnement de l’Institution judiciaire.

Je rage souvent devant le temps que l’on met à traduire un Nicolas SARKOZY ou un Jérôme CAHUZAC devant un tribunal, de QPC en complément d’instruction. Mais une Justice expéditive, n’est-ce pas pire ?

Jean-Paul BOURGЀS 10 mars 2016

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