La campagne … n’est pas si loin des campagnes électorales
Ces derniers mois furent un peu trop stressants à mon goût, et je m’apprête, mentalement plus que matériellement, à rejoindre le Plateau Ardéchois que j’ai évoqué dans certains des billets du trimestre écoulé et où je suis si heureux.
L’été semble assez mal engagé du point de vue climatique, pour des vacanciers qui cherchent chaleur et soleil … mais je pense que ça pourrait être le cru de la décennie en champignons. Dès que j’aurai fait quelques vérifications de la présence des girolles, des cèpes, des golmottes, … et de bien d’autres espèces, je vous dirai ce qu’il en est … sans vous donner mes meilleurs coins.
Ces derniers jours, comme chaque fois que le printemps est pluvieux, l’herbe était haute et fournie comme dans les années où les greniers à foin débordent après la fenaison et compensent les « vaches maigres de plusieurs mauvaises années ».
Arpentant les prés et les bois avec ma chienne et mon chat sur les talons, je m’efforcerai de comprendre, loin du vacarme citadin et parisianiste qui se manifeste jusqu’entre Rhône et Saône, ce qui conduit les gens paisibles que je connais là-haut à croire davantage aux incantations malfaisantes du Front National qu’aux propositions de ceux qui portent, à tour de rôle, le poids du pilotage de notre pays dans un environnement de plus en plus difficile mais qui requiert plus d’ouverture d’esprit que d’anathèmes racistes.
Je pars vers le Plateau avec le besoin personnel de ressourcer mes capacités de lutte contre les injustices, y compris celle qui frappe aveuglément les uns et les autres dans leur santé … que nous ne pouvons affronter que par la médecine et la volonté de vaincre, et qui ne doivent jamais nous trouver plus résignés qu’en face des injustices sociales.
Je vais aussi essayer de sentir si, du fait de l’élection de François HOLLANDE, quelque chose a changé dans les esprits des habitants du Haut-Vivarais et du Velay. Je vais retrouver le contexte de ce syndicat intercommunal altiligérien décidé à imposer la livraison de « poubelles à puce » pour … dit-il … réduire le volume des déchets … sans y avoir jamais associé les habitants, considérés comme de simples créatures décérébrées. Je vais prendre le temps de m’investir au profit du « Centre Haroun TAZIEFF » qui est installé sur les flancs du Mont Mézenc et qui met à la disposition des enfants une sensibilisation aux sciences de la terre, au travers des travaux du grand vulcanologue.
Dans tous ces instants de ma vie estivale, je tenterai de trouver le bon équilibre entre plaisir de faire découvrir la nature à mes petits-enfants, attention à mes filles et leurs compagnons, joie de partager de bons moments avec amis, neveux et nièces … sans jamais oublier les personnes que j’accompagne à Lyon dans leurs difficultés pour se loger, ni effacer de mon esprit le cadre plus lointain de la politique nationale et internationale. Au cas où j’aurais tendance à occulter ce qui dépassera le cadre de mes promenades forestières, la pensée de ceux que j’aime, en particulier au Liban ou au Vietnam, saura me rappeler que le monde est vaste et souvent douloureux … mais plein d’espoir.
Jean-Paul Bourgès 10 juillet 2012