Chacun sait que nous vivons sous un régime qui est une sorte de monarchie républicaine, construite sur mesure par et pour le Général DE GAULLE qui, parfaitement roturier, avait hérité de son père, Henri DE GAULLE, une profonde admiration pour la monarchie qu’il chercha toute sa vie à singer sous une apparence républicaine.
Royauté ou République, le type de régime importe peu quant à la façon de s’y comporter. Et l’on constate que des monarques sont parfois moins à l’aise sur leur trône que certains Présidents qu’on prendrait bien facilement pour des monarques. François MITTERRAND fut, à cet égard, un bel exemple de personnage se comportant en Roi … et même en Dieu, comme le « Bébête show » le caricaturait.
Il existe, malgré tout, une grande différence entre une République et une Monarchie.
Le Roi dit « Car tel est mon bon plaisir » … tandis que le Président de la République tente de camoufler ses agissements afin de ne pas être exposé au jugement des citoyens qui peuvent être choqués par la mise en œuvre d’une real-politik peu conforme aux idéaux démocratiques que nous affichons.
Lorsque Louis XIV voulait honorer un monarque étranger, il ne s’embarrassait pas de savoir ce que faisait en son royaume celui avec lequel il souhaitait conclure des accords visant à fournir du travail aux artisans constructeurs de carrosses ou d’ailes de moulin à vent. Barbaresque réduisant en servage des nègres issus de l’Afrique profonde, ou Shah prêt à échanger des tapis fabriqués à Tabriz contre les productions issues des manufactures royales … tous étaient reçus à Versailles avec les égards correspondant au volume des échanges prévus. Nul, à la Cour, n’eut oser froncer le sourcil … puisque comme dans un album du Père Castor … « Tout ce que fait le monarque est bien fait ! ».
Lorsque le Président de la République cède à la demande d’un futur Roi d’Arabie, qui a envie d’accrocher sur son burnous une plaque de Grand-Officier de la Légion d’Honneur, il le fait car cela permettra, peut-être, de vendre encore plus d’armes et, peut-être, quelques EPR pour le moment où le sous-sol de l’Arabie ne fournira plus de pétrole.
Mais il n’ose pas le faire publiquement, comme le respect du prince saoudien le mériterait.
Il le fait donc en se cachant … mais nul preneur de photos clandestines et nul informateur de la presse ne risque de voir, pour ce motif, sa tête rouler dans le sable par l’effet d’un vaste coup de sabre.
Voici la seule différence entre Royaume et République … cela valait-il vraiment le coup de faire la révolution ? Peut-être bien que oui, n’est-ce pas essentiel de ne plus avoir peur du Monarque ?
Jean-Paul BOURGЀS 11 mars 2016