La matinée se terminera, semble-t-il, au Bourget avec un Laurent FABIUS s’auto-parant d’un large sourire un peu benêt de celui qui sait bien qu’il a échoué … mais qui pense avoir trouvé le moyen de faire croire qu’il a réussi.
Comme on s’y attendait, hélas, la COP21 accouche d’une souris même pas verte. Comme je l’avais écrit le 1er décembre, se réunir au Bourget pour enregistrer des promesses … ça n’était pas un bon présage.
Instruis par l’esprit qui plane en ces lieux, et faisant appel à la meilleure recette de cet artiste de la cuisine politique qu’est François HOLLANDE, faute de se mettre d’accord sur ce qui permettrait de limiter à 2 °C l’élévation des températures d’ici la fin du siècle, les membres de la COP21 sont d’accord pour limiter leurs ambitions à « une inversion de la courbe des températures ».
En inventant « l’inversion de la courbe du chômage », François HOLLANDE a fait faire un pas décisif au vocabulaire utilisable par les responsables politiques en tout lieu et en toutes circonstances.
Il a mis sur le marché du boniment, un concept dont l’utilité est à la politique ce qu’est le fil à couper le beurre est aux BOF. Oui, bof !, bof … comment a-t-on pu s’en passer jusque là ? Mais c’est à ça qu’on reconnaît les vrais génies … ils nous aident à découvrir les évidences !
Rappelons-nous, aussi, que rentrant de Münich où, avec Neville CHAMBERLAIN, il s’était incliné devant Adolf HITLER et Benito MUSSOLINI, accueilli au Bourget par une foule enthousiaste parce qu’ils avaient « sauvé la paix », Edouard DALADIER déclara discrètement à l’un de ceux qui l’accompagnaient « Les cons … s’ils savaient ! ».
C’est probablement ce que pensera Laurent FABIUS quand il osera faire d’une perspective d’inversion de la courbe des températures … un immense succès.
Jean-Paul BOURGÈS 12 décembre 2015
La COP21 est pliée. Laurent FABIUS est rayonnant, François HOLLANDE a réussi son opération de com, les chaînes de télévision relaient sans réflexion les éléments de langage qu'on leur a fournis en même temps que les canapés au caviar. Les Etats-Unis furent discrets mais présents dans la coulisse jusqu'à la dernière minute et ils tordirent le bras de notre pauvre Lolo en lui faisant remplacer un malencontreux "shall" par un opportun "should". Cher Olivier TODD, si j'ai retenu quelque-chose des années où vous nous appreniez la langue de Shakespeare ... il y aurait comme une petite nuance transformant l'engagement en voeu pieux !