Je n’aime pas beaucoup les cadeaux qui se font, par l’intermédiaire des parents, sur le mode de l’échange, forcément déséquilibré, entre un enfant et un personnage aussi puissant que le Père Noël.
Vous voyez ce que je veux dire : « Si tu veux que le Père Noël t’apporte le camion de pompier que tu voudrais, il faut que tu sois très sage d’ici Noël ! ».
Mais il y a encore beaucoup plus stupide « Le Père Noël t’apportera le camion de pompier, si tu promets d’être sage ». Ce n’est, en effet, qu’après une longue vie politique faite de roublardise que l’on sait, comme Jacques CHIRAC, que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.
La COP21 s’est terminée dans la grande salle du Bourget dans un climat de béate satisfaction, d’applaudissements et de congratulations. L’ambiance était tellement réjouie que chacun a pu constater qu’il n’y avait que des personnes immensément satisfaites. On nous avait, pourtant, pendant des mois, expliqué qu’obtenir un accord correspondant à une limitation à 2°C du réchauffement climatique d’ici la fin du siècle serait extrêmement difficile parce que les intérêts particuliers des cent-quatre-vingt-quinze pays étaient tellement contradictoires que les mettre d’accord apparaissait à peu près une mission impossible.
Nous avions juste oublié qu’au Bourget, François HOLLANDE et sa brillantissime équipe étaient habitués à des miracles aussi étonnants que la transformation de l’eau en vin lors des noces de Cana. Rappelez-vous, devant une salle de vieux militants socialistes et la France entière vissée et éberluée devant la télévision, François HOLLANDE se transforma de technocrate gestionnaire des contraintes européennes en ennemi déterminé, non de Nicolas SARKOZY, mais de la Finance.
Qu’allaient donc inventer nos joyeux compères pour obtenir une unanimité touchante, lors de cette COP21 ? Mais, tout simplement, ne rechercher un accord que sur des promesses.
Tant qu’il ne s’agit que de promesses, tout le monde est facilement d’accord. Certains se montrent, malgré tout, plutôt mauvais joueurs, comme le Sénat des USA qui n’a pas approuvé les promesses faites par Barack OBAMA … à moins qu’ils n’aient pas compris qu’il est totalement superfétatoire de tenir ses promesses.
Seules les ONG et les mouvements citoyens, français et étrangers, ont bien vu la supercherie et ont tenté de le dire … mais l’état d’urgence, motivé nous dit-on par la lutte contre le terrorisme, leur a rendu la tâche difficile.
Dans le fond, quand on promet la venue d’un être imaginaire, contre la promesse que fait l’enfant d’être sage, qui trompe qui ?
Au Bourget personne n’a été trompé à l’intérieur de la grand-messe, mais un gros effort a été mené pour tromper l’opinion publique à laquelle on a fait croire qu’il s’agissait d’un grand jour débouchant sur le sauvetage de la planète … rien de moins, et sans que ça gêne le moins du monde les champions de l’émission des gaz à effet de serre ... cherchez l'erreur !
Trop drôle … ou trop dégueulasse … comme chacun voudra, car il s'agissait quand-même de savoir ce que nous laisserions à nos arrière-petits-enfants.
Jean-Paul BOURGÈS 14 décembre 2015