… d’un grand chef de guerre
Nous le savions, depuis le printemps 2012, l’arrivée de François HOLLANDE à l’Elysée allait complètement changer la donne en fonction du fameux « Moi Président de la République, je … ».
N’ayant pas l’habitude de douter de la parole de ceux qui nous dirigent (J’hésitais entre « qui nous représentent », « qui gouvernent », « qui ont la charge de gouverner » … mais j’ai choisi cette idée de direction, non parce qu’ils nous montrent une direction, mais parce qu’ils nous l’imposent comme le berger impose un trajet à son troupeau), je me suis dit que certains faits des derniers jours avaient obligatoirement une forte cohérence.
Mais de quoi veux-je parler ?
En quelques heures le Chef de l’Etat a été au centre de trois événements qui m’étaient d’abord apparus comme totalement déconnectés les uns des autres. Je m’étais alors, fort brièvement, interrogé en me rappelant que le candidat François HOLLANDE avait bien dit qu’il ne se mêlerait pas de tout. Les trois événements que j’avais du mal à situer dans les responsabilités d’un « Président de la République normal » sont « le mariage pour tous et la PMA », l’intervention armée au Mali, le sort des deux éléphantes du Parc de la Tête d’Or à Lyon.
La cohérence profonde m’est apparue, peu à peu je l’avoue, quand j’ai appris qu’heures après heures le Chef de l’Etat réunissait à l’Elysée des « Conseils de défense ».
Suivez-moi donc quelques instants.
Les deux pachydermes du Parc de la Tête d’Or, Népal et Baby sont deux éléphantes qui s’aiment tendrement et qui voudraient continuer à vivre leur affection grâce à une loi qui prévoirait la possibilité pour elles de se marier et de bénéficier de la protection des mammifères apprivoisés (PMA pour les spécialistes). Première étape j’avais enfin compris que François HOLLANDE tenait des « Conseils de défense d’éléphant » et que la PMA, devant laquelle il se montrait hésitant, n’était motivée que par l’attente des résultats de l’enquête qu’il a demandée à Stéphane LE FOLL (Il n’aura jamais si bien porté son nom, celui-là) à propos de l’état de santé réel de Népal et Baby. J’en étais là de mon décryptage des activités de l’hôte de l’Elysée quand j’ai enfin compris le lien des deux sujets précédents avec la guerre au Mali.
C’est un vieux rappel de mes cours de Latin et d’Histoire qui m’a fait me souvenir du rôle majeur que les éléphants peuvent jouer dans un conflit. François HOLLANDE se voit sûrement en nouvel Hannibal terrorisant les terroristes (Comme aurait dit l’ineffable Charles PASQUA) en faisant débouler sur eux des éléphants caparaçonnés dont les barrissements les feraient fuir au loin. La seule interrogation qui m’est venue … mais que j’ai bien vite repoussée car ça n’est pas bien de ne pas avoir une confiance aveugle dans un grand chef … est la suivante : l’éléphant est-il vraiment l’animal le mieux adapté au désert ? Ne faudrait-il pas plutôt recourir à des dromadaires ? Mais, puisqu’on utilise déjà des gazelles qui volent comme des libellules, je me suis rallié à l’idée présidentielle des éléphants … qui voleront peut-être comme des jumbos, créant ainsi un nouveau mirage dans le désert.
Et voila, la boucle est bouclée, notre « Président normal » ne se mêle pas de tout et de rien : il conduit la guerre en vrai cornac.
Jean-Paul Bourgès 15 janvier 2013