… même quand elles sont abracadabrantesques ?
Je redis ce que j’ai écrit dès mercredi soir et publié aux aurores jeudi. Il a l’air plutôt sympathique le nouveau Pape. Sûrement pas un progressiste, mais peut-on espérer ça d’un homme de son âge, qui vécut soixante ans loin d’Amalia qui l’aimait si fort et se souvient encore de lui aujourd’hui ?
J’avais aussi indiqué que Rome, autrement dit la Curie romaine, n’avait pas perdu son assise avec l’élection de cet Argentin. On en a eu la preuve dès ce vendredi matin par la continuation de mœurs communicantes dignes du Politburo à l’époque de Leonid BREJNEV, de l’Elysée … et de beaucoup d’autres lieux de pouvoir temporel, où la langue de bois est la seule langue universelle.
Dès le jour levé la rumeur enfla sur un comportement discutable du Cardinal Jorge Mario BERGOGLIO durant la dictature en Argentine. Et voici que Rome réagit comme réagit un homme politique confronté à des informations susceptibles de compromettre son avenir politique. On est parti dans la logique des communiqués outragés niant tout en bloc, et cherchant à renverser les rôles d’accusateur et d’accusé en indiquant que l’origine de ces propos mensongers se trouve dans des milieux anti-cléricaux à Buenos-Aires.
Voir le Père Federico LOMBARDI lire un communiqué officiel qui repose sur cette preuve irréfragable d’innocence dans le fait que le Cardinal Jorge Mario BERGOGLIO n’a jamais été accusé de rien par la Justice argentine, c’est aussi probant que l’innocence de Jacques CHIRAC qui ne fut pas poursuivi à la suite de la cassette de Jean-Claude MÉRY qui avait déclenché le fameux « abracadabrantesque », ou l’absence de poursuites à l’encontre de Nicolas SARKOZY pour financement illégal de sa campagne.
Le rêve d’un nouveau monde n’aura duré qu’une nuit ! Nous voici de retour aux pires moments du Vatican-gate, dont, semble-t-il, Benoît XVI souffrit pourtant au point d’être usé par la tâche.
C’est triste de voir un pontificat qui n’est pas même capable de durer vingt quatre heures en conservant un état de grâce, dont la papauté devrait pourtant être spécialiste.
Ce serait cependant si simple de recourir à une commission reconnue par tous pour mener une enquête permettant de laver le Pape François de tout soupçon. Ne pas le faire enkystera le mal et ce pontificat n’y résistera pas longtemps. La Curie romaine souhaiterait-elle déjà restaurer son pouvoir face à un Pape affaibli ?
Jean-Paul Bourgès 15 mars 2013