La Concorde … ou la discorde ?
Réunir « la France de droite », Place de la Concorde … quelle belle idée, qui montre que, contrairement à ce que disent les mauvais esprits, le Président sortant a de la culture, de la vraie, de la solide.
Située en face du Palais Bourbon, au bout du jardin des Tuileries où le Palais du même nom fut incendié lors de la dernière guerre civile qui opposa justement gauche et droite, elle est le lieu où fut exécuté Louis XVI.
Nul doute qu’il ait voulu nous rappeler ces diverses choses si importantes.
Tout d’abord le fait que, malgré l’instauration du quinquennat qui aligne le mandat présidentiel et le mandat législatif, il existe encore une Assemblée Nationale qui n’est pas qu’un paillasson sur lequel le Président peut nettoyer ses semelles au retour d’une visite en quelque lieu boueux parce qu’habité par le peuple.
Ensuite que là où fut raccourci un Roi, pourrait bien commencer le raccourcissement des prétentions d’un roitelet.
Enfin que l’on a pu, peut-être, pleurer sur le coup la destruction du Palais des Tuileries, mais que, sans cette opportune suppression, nous n’aurions pas cette extraordinaire perspective qui de la cour du Louvre et de sa pyramide de verre va jusqu’à la Grande Arche de la Défense au travers de l’Arc de Triomphe. C’est sûrement pour nous inviter à voir loin, en survolant les âges, qu’il a voulu se présenter en ce lieu focal.
De ma banlieue lyonnaise, en évoquant ces lieux que j’ai souvent parcourus à pied autrefois, je me suis laissé aller, possédé par la magie du lieu et convaincu que celui qui avait voulu s’exprimer là ne pouvait qu’être, comme moi, imprégné de la symbolique et de l’Histoire de notre Capitale.
Hélas, soudain, je me dis qu’il pourrait être judicieux de prendre connaissance de ce qu’il a dit sur cette Place et je m’aperçois, alors, qu’il faudra probablement la débaptiser pour la dénommer désormais « Place de la Discorde ».
Il est vrai que, dans mon envolée lyrico-historique, j’avais oublié qu’à quelques centaines de mètres de l’obélisque, se trouve le « Fouquet’s ». Sarko 1er ne changera jamais, homme de la division il est, homme de la division il reste … au fait, pourquoi mettre un numéro après son nom ? Il ne fera qu’un mandat … pas deux. On peut bien encore espérer pendant trois semaines.
Jean-Paul Bourgès le 15 avril 2012