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Billet de blog 15 décembre 2012

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A propos du Prix remis à Oslo

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Hommage à l’usage du sifflet

Ce « Prix Nobel de la Paix » attribué à l’Union Européenne pose de nombreux problèmes. Dans un billet précédent j’ai suggéré qu’il était l’expression du summum de l’humour norvégien et cette hypothèse reste, à mes yeux, la plus crédible.

Mais, au cas où l’on ne penserait pas les Norvégiens capables d’une moquerie poussée à ce point, il peut être intéressant d’examiner d’autres aspects.

Sur le plan de la symbolique arrêtons-nous d’abord sur la troïka qui vint recevoir cette haute récompense :

-          José-Manuel BARROSO, président de la Commission Européenne, ancien Premier Ministre du Portugal, maoïste reconverti en propagateur de la foi en l’économie libéralo-thatchérienne, anguille à la sauce morue … qui roule chaque fois ses interlocuteurs dans la farine. L’intelligence strictement au service d’une ambition personnelle !

-          Herman VAN ROMPUY, président du Conseil européen, élu à ce poste parce que tellement effacé qu’aucun chef d’Etat ou de Gouvernement des vingt sept ne pouvait craindre la moindre ombre d’un ectoplasme aussi transparent que l’on appelait cependant en Belgique « l’horloger des compromis impossibles » (Depuis Louis XVI nous savons, en France, ce qu’il faut penser des horlogers amateurs).

-          Martin SCHULZ, président du Parlement européen, qui est le seul à pouvoir arborer quelques titres de gloire, comme celui d’avoir déplu à Jean-Marie LE PEN et à Silvio BERLUSCONI (Son grade d’officier de la Légion d’Honneur me convainc moins), mais dont la position est surtout due à sa capacité à avoir le soutien des conservateurs tout en étant membre du SPD.

Le rang des bon élèves applaudissant leurs délégués de classe comportait la petite Angela, toujours un peu gauche dans ses habits du dimanche, et le narquois petit François à qui sa maman avait demandé de se bien comporter … pour une fois, en donnant la main à sa camarade de classe.

Derrière ce spectacle étrange, aussi kitch qu’une cérémonie des Oscars aux USA, se profilait un état d’esprit de renoncement qui m’a rappelé une distribution des prix, en 1878, où mon grand-père sortit un sifflet de sa poche pour marquer son désaccord avec les tripatouillages du classement, avant de rompre brutalement avec le conformisme dans lequel les adultes pensaient l’enfermer en reconnaissance de sa réussite en classe.

Nul n’a sorti de sifflet de sa poche à Oslo le 10 décembre … et pourtant la vraie question n’était-elle pas le besoin d’un « Prix Nobel de la paie » à tous ces citoyens européens que l’on sacrifie sur l’autel du libéralisme en les privant de l’un des droits les plus fondamentaux qui est celui de pouvoir vivre dignement de son travail ?

Ne nous laissons pas conter des histoires, même si la période de l’année s’y prête bien. Il n’y aura pas de Paix en Europe s’il n’y a pas de Paie pour ses citoyens. Qui sifflera la fin de cette distribution des prix ?

Jean-Paul Bourgès 15 décembre 2012

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