...un an plus tôt
A l’époque d’Alexandre DUMAS, pour parler de ce qu’était devenue Milady de Winter, on se situait « vingt ans plus tard » et l’on pouvait presque avoir l’impression que peu de choses avaient changé.
Ce soir, au spectacle d’une actualité étrange, j’ai eu envie de regarder ce qui se racontait un an plus tôt.
Un sondage venait d’avoir lien et le commentateur, une sorte de pape ou d’oracle de la profession, que je préfère ne pas nommer car on pourrait croire que je me moque de lui, disait : « En cote d’influence, BAŸROU s’envole et devance HOLLANDE. Quant au candidat PS, il devrait se méfier du premier tour car Jean-Luc MÉLENCHON dispose d’un fort potentiel de vote avec 23 % des Français qui envisagent de voter pour lui ». Surréaliste is’nt it ?
Nous étions six jours avant un célèbre discours, qui fut un virage de la campagne présidentielle, où nous entendîmes : « Cet adversaire, c’est le monde de la finance » lorsque François HOLLANDE expliqua contre qui il entendait se battre.
Un an plus tard, et je l’ai abordé dans mon billet du 28 décembre, jamais le CAC-40 ne s’était aussi bien porté depuis plusieurs années et l’on est en droit de se demander si « l’ennemi d’hier » ne serait pas devenu le « bon compagnon d’aujourd’hui » quand on voit avec quelle sympathie est accueillie l’intention du MEDEF de faire en sorte que les retraites ne soient plus indexées sur l’indice des salaires. Une infinitésimale réforme bancaire … microscopique souris dont la montagne a accouché, est venue rassurer pleinement ceux qui, au Bourget, avaient cru que le ciel leur tombait sur la tête. Où est passé le volontarisme contre la débâcle industrielle, le jour où RENAULT, dont l’Etat est actionnaire, annonce son intention de supprimer 7.500 postes de travail sans que cela déclenche une opposition résolue de l’Etat ?
Soyons justes, des choses ont été faites et, hélas, certaines ont déjà été ratées.
Citons, pour l’oublier bien vite, une taxation à 75 % des revenus supérieurs à un million d’euros (Avoir oublié qu'on raisonne toujours par foyer fiscal et non par personne ... c'est un B A BA de première année à Sciences-Po). Elle reviendra peut-être, mais le symbole est fort quand, sur un marqueur politique, on se fait retoquer par le Conseil Constitutionnel.
La loi sur le logement est passée, plutôt deux fois qu’une, et elle renforce les objectifs et les moyens pour une indispensable mixité sociale.
On peut penser et espérer que le « mariage pour tous » sera voté d’ici quelques semaines. Aujourd’hui François HOLLANDE a fortement exprimé sa volonté de voir adopter le non-cumul des mandats, même si nombre de caciques du PS y sont opposés.
Nous avons de nouveau « un chef de guerre » qui oppose les soldats Français à ceux que l’action du précédent « chef de guerre » avaient conduits à quitter la Libye, avec armes et bagages, pour le nord du Mali. Saura-t-il ne pas nous enliser dans une guerre sans fin ? Les jours précédents j’avais un peu blagué … j’en ai de moins en moins envie.
Vraiment, un an plus tard, je ne vois pas beaucoup de raisons de voir s’ouvrir devant nous un avenir souriant. Même si je ne vois pas bien la différence entre l’action de Claude GUÉANT et celle de Manuel VALLS, je ne regrette cependant pas que Nicolas SARKOZY ait été sanctionné par un échec bien mérité.
Mais j’aimerais avoir beaucoup de raisons positives de me réjouir du changement qui n’est déjà plus de « maintenant » … mais d’hier.
Jean-Paul Bourgès 16 janvier 2013