… anti-blanchiment
Dans douze jours Benoît XVI sera redevenu un simple prêtre à la retraite. Il ne lui reste donc plus longtemps pour prendre des décisions importantes pour l’avenir de ce tout petit Etat, et pourtant si important acteur mondial, qu’est le Vatican.
Il a manifestement choisi la continuité pour la gestion de « l’Institut pour les œuvres de religion », autrement dit pour diriger la banque du Vatican.
En mai 2012, probablement en liaison avec la sombre affaire des fuites impliquant son majordome, Ettore GOTTI TEDESCHI avait été limogé. Si je ne m’abuse Dieu se dit Gott en langue allemande et Tedeschi veut dire «allemands » en langue italienne.
On tremblait donc à Berlin devant une terrible perspective de perte d’influence teutonne sur le Vatican, quand Benoît XVI a sauvé la mise à sa mère-patrie en nommant à la tête de la banque du Vatican Ernst Von FREYBERG, un Bavarois comme lui, qui apportera au Vatican une rigueur financière conforme aux vues d’Angela MERKEL.
Quand on se rappelle qu’Ettore GOTTI-TEDESCHI avait été nommé en 2009 pour rendre la banque vaticane apte à rejoindre la liste des établissements luttant efficacement contre le blanchiment, on se doute que l’homme à la soutane blanche n’a pas choisi une oie blanche. Le choix de cet aristocrate allemand est sûrement un cygne de sa volonté que le Vatican rompe avec la pratique de la combinazione qui avait marqué, de longue date, les finances vaticanes.
Le conclave n’est pas encore entamé, mais la première fumée blanche s’est déjà échappée par la cheminée … c’est celle de la lutte contre le blanchiment.
Acceptons-en l’augure … et voyons si la prochaine fumée blanche signalera, enfin, l’élection d’un pape à la peau noire … comme la démographie devrait y conduire.
Jean-Paul Bourgès 16 février 2013