…. sauf le caractère péremptoire des avis
Voici quelques titres d’infos que l’on peut trouver sur le Web au même moment ce jour.
- La Banque centrale européenne (BCE) n'exclut pas d'adopter des taux de dépôts négatifs, mais aucune décision n'a été prise sur le sujet, a déclaré jeudi son vice-président Victor CONSTANCIO.
- MOSCOU, 15 février (Reuters) - Le débat en cours sur les changes est "inapproprié, stérile et contre-productif", a déclaré vendredi Mario DRAGHI, le président de la Banque centrale européenne (BCE).
- Les banques françaises ont remboursé à la Banque centrale européenne (BCE) 25,6 milliards d’euros de prêts à long terme entre mi-janvier et mi-février, selon des données publiées par la Banque de France sur son site.
- La dette nette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne (BCE) a baissé en janvier, pour le cinquième mois consécutif, à 298,664 milliards d'euros, selon les données publiées jeudi par la banque d'Espagne.
- Jörg ASMUSSEN, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a envoyé vendredi matin un avertissement à la France. Selon lui, il est "important" que la France maintienne son déficit budgétaire sous la barre des 3 % cette année.
Il me reste quelques vagues idées des cours d’économie de Raymond BARRE en 1968 à Sciences-Po et de la lecture du livre de Jean MARCHAL en 1965 lorsque je suivais les cours de Sciences-éco à Assas. Mais, parmi ces idées ne figurait pas la notion de « taux de dépôts négatifs » qui signifie concrètement qu’à la fin d’un placement on récupèrera moins d’argent que ce qu’on avait placé à l’origine. Y a-t-il une expression concrète plus claire de la fuite devant l’avenir ?
Inapproprié de se poser la question du taux de change quand on est confronté à un problème de commerce international ? On croit rêver ! Mario DRAGHI se moque de savoir si nos produits ont du mal à se vendre parce que l’euro est surévalué et que nous sommes devenus une « éponge à importations », il est assis sur ses certitudes, qu’il impose à ceux que, mois après mois, il condamne au chômage et, peut-être, à s’immoler par le feu devant une agence de Pôle-Emploi.
Les banques françaises et les banques espagnoles se désendettent, à tour de bras et à un rythme fou … pourquoi pas ? Mais est-ce vraiment de cela que l’on doit se réjouir ?
Enfin, mais qui est donc Monsieur Jörg ASMUSSEN, je veux dire par là mais quelle est donc sa légitimité démocratique, pour envoyer « un avertissement à la France » ? Un brillant membre du SPD allemand, devenu plus libéral que David CAMERON et Angela MERKEL réunis, nous enjoint de passer sous la barre des 3 % de déficit alors que la croissance n’est pas présente au modeste rendez-vous qui lui avait été fixé.
Nous vivons dans un monde de fous ! Des techniciens … de haut vol, il est vrai … nous dictent nos choix politiques. Pendant ce temps nos dirigeants politiques parlent d’autre chose alors que les politiques économiques sont en train de faire le lit de la résurgence du populisme et des pires extrémismes.
Y a-t-il plus sûre façon d’abattre la démocratie ?
Jean-Paul Bourgès 18 février 2013