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Billet de blog 18 février 2016

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Vapeurs quand tu nous tiens

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce mot « vapeur » fait partie de ceux que j’affectionne en raison de la multiplicité de ses usages.

J’aime beaucoup ces ambiances des matinées d’automne, où l’on sait que le soleil finira par pointer son nez, mais pas avant d’avoir dissipé ces écharpes nonchalantes de brouillard qui nous dissimulent la cime des arbres, même les plus proches. La chaleur tarde à arriver, alors que le spectacle est le même qu’au-dessus d’une casserole d’eau bouillante.

La locomotive à vapeur, que célébra BAUDELAIRE, ne parcourt plus nos campagnes, mais celle qui, l’été, roule entre Montfaucon-en-Velay et Saint Agrève, me rappelle toujours la dernière machine à vapeur qui circulait entre Paris-Nord et Persan-Beaumont. J’y ai accompagné Maly qui rentrait à Taverny, il y a quarante-cinq ans, peu de temps après avoir décidé de nous marier l’été suivant. L’électricité venait de vaincre la vapeur et malgré ma formation je regrette que ça ne soit pas l’inverse.

Une soirée entre proches, par exemple avec mon « frère », Bélaïd, ne se conçoit guère sans un certain nombre de bouteilles qui finit par nous conduire à des discussions passionnées, rendues parfois brumeuses en raison des vapeurs d’alcool.

Il me revient également un souvenir d’enfance quand maman, avait soudain le visage qui s’empourprait qu’elle expliquait en disant « J’ai mes vapeurs ».

Partir dans les vaps, ne doit pas être spécialement agréable … mais l’essentiel est d’en sortir en ayant échappé à un mauvais souvenir.

La politique actuelle me fait un peu penser à tout ça mais je ne la trouve pourtant pas du tout poétique.

Je regrette déjà le billet que j’ai écrit le 26 janvier sur le rapport BADINTER. La cime de l’arbre nous fut bien masquée par le brouillard et Myriam EL KHOMRY nous dévoile maintenant qu’à coup de 49-3 s’il le faut, c’est bien la destruction du Code du Travail qui est en route.

Ça n’est pas au rythme poussif des locomotives d’antan, mais bien à la vitesse d’un TGV, que se conduit notre marche vers un régime politique où l’autoritarisme s’installe comme une évidence.

Les débats politiques actuels sont devenus aussi fumeux que mes divagations de fin de soirée avec Bélaïd … sauf que nous ne dirigeons pas la France, mais on a vraiment l’impression d’écouter des propos d’ivrognes.

La France m’apparaît avoir une ménopause difficile, avec d’épisodiques bouffées de chaleur sous forme d’accès de violence aussi incroyables que celui qui vient d’aboutir à la mort d’une jeune conseillère agricole dans l’Aveyron.

On essaie de nous anesthésier et de nous ôter notre esprit critique … après avoir plongé dans les vaps, nous réveillerons-nous frais et dispos … ou sombrerons-nous dans le coma ?

Je ne suis guère optimiste, tant l’anesthésiste m’a l’air de forcer sur la dose et sur le point de sortir la matraque parce que nous résistons à ses mixtures.

Jean-Paul BOURGЀS 18 février 2016

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