Le professionnalisme se perd !
Tout ça c’est la faute à l’euro.
Samedi dernier, dans un supermarché de quartier de Villeurbanne (Rhône), deux voyous au visage encagoulé et une arme au poing ont braqué les caissières, se sont fait ouvrir le coffre du magasin et, ayant arraché le cabas d’une cliente, se sont emparé de rouleaux de pièces dont le poids a failli faire craquer le sac qu’ils avaient saisi.
Sitôt leur forfait accompli, ils ont pris la poudre d’escampette … mais la police ne doit les rechercher que très mollement … car retrouver de tels pieds nickelés n’apparaît pas comme une très haute priorité.
Nos gugusses ne se sont, en effet, emparé que de sacs contenant des pièces d’un centime d’euro.
Chaque pièce de ce type pesant 2,3 g, cent rouleaux de cent pièces, soit dix-mille pièces pèsent vingt-trois kilos … alors que le sac de la bonne dame n’avait sûrement jamais rapporté plus de dix kilos à sa maison. Vingt-trois kilos de ces pièces ne valent donc que cent euros … ayant cependant coûté quatre-cent euros à l’Etat pour les fabriquer.
La dépêche de l’AFP annonçant ce braquage, nous dit que les braqueurs sont en fuite. Bien sûr qu’ils sont en fuite … parce qu’ils ont honte de leur incompétence … ils se cachent pour ne pas être la risée de tous les vrais braqueurs … qui ne manquent pas dans « La capitale des Gaules ».
Mais que dire de l’Etat qui met en circulation des pièces d’un centime d’euro alors que leur prix de fabrication est quatre fois plus élevé et qui, tous les jours, se fait voler les trois quarts du montant des pièces qu'il fait produire ?
Vendre à perte, n’est-ce pas interdit par les lois sur le commerce ? L’Etat fournit, pourtant, des pièces en les faisant payer le quart du prix de production.
Jean-Paul BOURGÈS 18 décembre 2015