Entropie
A deux jours du premier tour, fatigué par le côté relativement primitif d’une campagne que le sortant a tenu à maintenir au plus bas niveau intellectuel possible … probablement parce que « ça fait peuple », j’ai eu envie de m’évader un peu en pensant à autre chose.
Voulant m’éloigner de tous ces discours haineux, égoïstes, étroits d’esprit, marqués d’un inquiétant rétrécissement mitral qui fait craindre un prochain arrêt du cœur, j’ai feuilleté de vieux cours de physique datant de cinquante ans, lorsque j’étais en taupe au lycée Hoche.
Au détour d’une page, une phrase m’a sauté aux yeux : « l’entropie exprime le degré de désordre d’un système au niveau microscopique ».
Et zut, moi qui voulais me changer les idées, me voici ramené à la situation politique du moment. Tout y est, le désordre, le système … et, plus que tout, le niveau microscopique.
Comme il est aisé de le constater, la France de Nicolas SARKOZY est bien caractérisée par une très forte entropie, qui conformément aux lois de la thermodynamique, n’a cessé de croître.
Je me suis alors mis à rêver d’une autre France qui aurait échappé à la montée inexorable de cette entropie, en retrouvant, plutôt, le goût de la philanthropie.
C’est sur cette rêverie, due à mon goût irrépressible pour la jonglerie avec les mots, que je ferai une pause dans mes billets quotidiens, jusqu’au soir du premier tour.
Jean-Paul Bourgès le 20 avril 2012