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Billet de blog 19 avr. 2015

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La chasse à la bienschtroumpfance

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bienveillance et bienfaisance sont des mots que je trouve assez sympathiques, mais je suis déjà sensiblement plus réticent à l’égard de la bienséance dont je renifle surtout le côté convenu et un tantinet hypocrite.

J’ai eu beau chercher, il y a une « bienschtroumpfance » que je n’ai pas trouvée dans le « Petit Robert », ne serait-ce pas dû au fait que ce cadeau de mariage qui nous fut fait, date de 1970 ? Cette « bienschtroumpfance » inconnue au bataillon en 1970, c’est la « bienpensance » qui a envahi désormais la sphère médiatico-politique.

Autrefois être catalogué comme un « bien-pensant » ça sentait la sacristie, les bonnes œuvres de Madame et ça nous faisait penser à la fameuse chanson de Jacques BREL « Les Flamandes » ( https://www.youtube.com/watch?v=2_Qma8Z0iFw ). Lorsqu’on était « bien-pensant » on était pesamment conservateur, ennemi des idées nouvelles et avant tout, respectable … au point d’être brocardé par ceux qui se piquaient de modernité ; de pensée livre, voire de libre-pensée.

Ce terme de bien-pensant a fait, ces dernières années, l’objet d’une récupération politique assez extraordinaire accompagnant l’apparition d’une « droite décomplexée » qui n’hésite plus à dire des énormités avec, si possible, un air ingénu d’individus se surprenant eux-mêmes de leur audace. La seule modernisation apportée à ce terme a consisté à se décaler sur un terrain plus abstrait en parlant de « bienpensance ». On ne dit plus « C’est un bien-pensant », on proclame « Il donne dans la bienpensance » … et la cause est entendue.

Essayez et vous verrez, affirmez, avec un air consterné, que ce que dit quelqu’un relève de la bienpensance … et une fée réduira en cendres le propos à détruire, mieux que par l’usage d’un lance-flammes.

La bienpensance est ridicule, elle est évidemment hypocrite, elle caractérise principalement une gauche aux idées pseudo généreuses, mais aux avoirs peut-être bien planqués en Suisse ou à Singapour, laissant, bien évidemment, les SDF dans la rue. Y faire référence dote surtout celui qui utilise cette arme absolue, de la tenue immaculée du martyr victime de ceux qui maintiennent les chômeurs dans ce statut d’assistés qui conduisit récemment Emmanuel MACRON à reprocher aux personnes privées d’emploi de ne rien faire pour retrouver un travail compétitif … et, par conséquent, payé comme en Asie du Sud-Est.

Vous l’avez compris, j’en ai ras la casquette de cette manœuvre consistant, de la part de ceux qui ne sont ni bienveillants, ni bienfaisants à utiliser cette « bienpensance » comme arme idéologique absolue alors que nous ne retounons pourtant pas leur arme contre eux, en leur reprochant une « malpensance » (J’avoue l’avoir fait une fois, dans une réaction d’énervement … et je me le reproche).

Si l’on n’est pas d’accord avec un point de vue, disons-le, argumentons-le, écoutons l’opinion contraire, mais que cesse la moquerie condescendante consistant à disqualifier nos interlocuteurs en les accusant sommairement de « bienpensance ».

Jean-Paul BOURGÈS 19 avril 2015

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