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Billet de blog 20 décembre 2012

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C'est pas si mal que ça !

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Bel effort Monsieur le Président !

Si l’ONU avait existé en 1830, le blocus d’Alger de 1827 à 1830 et le débarquement de Sidi Ferruch auraient valu à la France de Charles X puis de Louis-Philippe 1er (Et dernier) une condamnation universelle et des sanctions sévères.

La mythologie nationale nous raconte que le Dey d’Alger, représentant sur place de l’Empire Ottoman, avait souffleté le Consul de France et que c’est pour laver cette offense qu’un corps expéditionnaire prit pied en Algérie. C’est, bien évidemment aussi faux que la détention d’armes de destruction massive par Saddam HUSSEIN. Charles X et son âme damnée, le Duc Jules de POLIGNAC, voulaient détourner les Français des difficultés intérieures qui préparaient la révolution de juillet. Tenter d’alléger la pression intérieure par une expédition extérieure est un classique de la politique jusqu’à Georges W. BUSH envahissant l’Irak ou Vladimir POUTINE attaquant la Géorgie

Il est bien qu’un Président de la République reconnaisse que la colonisation de l’Algérie a entraîné de nombreux malheurs et beaucoup de souffrances pour le peuple algérien. Dès qu’est lancée la cascade des violences et des injustices, les actes intolérables proviennent de tous côtés et la lucidité commande de renoncer à en établir une sinistre comptabilité dont le solde des horreurs désignerait celui qui fut « le plus pire ».

Il n’est pas besoin de ce dénombrement macabre pour voir que l’initiateur fut Charles X, bientôt relayé par Louis-Philippe 1er dont le fils, le Duc d’Aumale, avait participé à la victoire sur AB DEL-KADER.

Mais laissons donc l’Histoire et ses détails, qui ne sont sûrement pas un « détail de l’Histoire », et disons clairement qu’entreprendre la conquête de l’Algérie fut une faute lourde dont le reste découla.

C’est un peu, avec son style propre, ce qu’a reconnu François HOLLANDE lors de son voyage à Alger. Ce qu’il a dit à Alger ouvre la voie vers la conclusion de ce traité d’amitié que j’appelle de mes vœux. Aussi critique que je sois en train de devenir à l’encontre de François HOLLANDE, je me réjouis de cette évolution. J’espère que l’on continuera d’avancer sur ce chemin jusqu’au moment où nous retrouverons avec l’autre rive de la Méditerranée des relations qui relègueront le traumatisme des cent trente deux années de sujétion des Algériens au statut d’événement historique et non plus de plaie béante.

L’Algérie a beaucoup à y gagner, dont probablement un effacement de pouvoirs politiques qui ne se survivent que par leur statut de « gardiens de la mémoire et de la fidélité ». Quant à la France, ce passé qui fut naguère considéré comme glorieux est, avec le temps, devenu un passif qu’il convient de solder.

Encore un petit effort, Monsieur le Président, retournez vite en Algérie afin de parachever ce progrès.

Jean-Paul Bourgès 20 décembre 2012

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