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Billet de blog 21 janvier 2013

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A chacun sa poule

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

… pour éliminer ses déchets

Je dédie mon billet d’aujourd’hui à ma « petite tante »,

qui entame ce jour sa centième année.

Comme j’en ai déjà parlé plusieurs fois, je suis très impliqué dans une réflexion conduite sur le Plateau Vivaro-Vellave à propos de la collecte et du traitement des ordures ménagères. Une approche strictement technocratique de ces sujets a dû céder devant l’opposition d’un collectif citoyen, grâce au comportement de certains élus qui, méprisés eux aussi par les technocrates, ont exigé et obtenu l’ouverture d’une concertation véritable qui associe les élus, le collectif citoyen, les techniciens.

Par ailleurs, dans mes derniers billets, j’ai exprimé mes désillusions devant une politique nationale où la notion de « changement » me semblait moins forte que celle du « toujours pareil ». J’ai aussi fait allusion à l’idée de changement personnel, qui m’apparaît plus important que les changements de l’appareil d’Etat. Folle prétention penseront certains. Mais, en fait, si des millions de personnes changent un peu, le changement global finit par être énorme, à condition que chacun vive bien le fait de n’être qu’un grain de sable.

Je reviens donc à mes problèmes de déchets à propos d’une expérimentation très intéressante menée par le SYBERT (SYndicat de Besançon et de sa Région pour le Traitement des déchets) où une quinzaine de familles vont nourrir des poules avec leurs déchets … avec l’objectif de vérifier l’incidence de cette méthode sur le poids annuel d’ordures ménagères que ces familles confient au SYBERT. La France ne se réduit pas, bien sûr, à un vaste territoire semi-rural où chacun pourrait avoir quelques poules et si, durant la dernière guerre, beaucoup de balcons dans les grandes villes s’étaient transformés en poulaillers ou en clapiers, nous n’imaginons pas facilement un retour en arrière. Mais nous ne traiterons pas l’évolution de nos sociétés post-industrielles, sans redécouvrir des solutions pratiques basées sur autre chose qu’une croissance incessante de déchets à faible taux de réutilisation.

L’expérience démarre juste. Elle se situe dans un contexte public où la question des déchets est abordée de façon très ouverte, avec une large palette de solutions, appuyée sur une véritable réflexion collective et accompagnée par une action pédagogique en profondeur.

Le plus important de ce qui se passe, sur le Plateau Vivaro-Vellave, comme autour de Besançon et dans bien d’autres endroits, c’est l’ouverture d’un dialogue où ceux qui sentent bien qu’on se dispense de leur avis sur ce qui se passe au Mali (Un bulletin dans l’urne tous les cinq ans détermine la suite ...) peuvent dire fermement et clairement qu’ils sont acteurs par rapport à leurs déchets et que, dans ce domaine, au moins, ils n’acceptent pas que la vérité descende de l’Olympe.

Je ne sais si les poules sont notre avenir, mais ce que je sais c’est qu’il s’agit peut-être de « l’œuf de Christophe Colomb » du traitement de nos déchets.

Face à cet « œuf » il y a l’attitude des sceptiques qui refusent, d’abord et avant tout, d’être déstabilisés dans leurs convictions basiques … et ceux qui disent : « Voyons et parlons-en ».

Le monde de demain ne sera pas construit par des sceptiques enkystés, mais par des explorateurs prêts à découvrir les nouveaux mondes d’aujourd’hui qui sont, souvent, à la porte de chez nous.

Jean-Paul Bourgès 21 janvier 2013

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