Royaume des ombres … ou principauté des ombrageux ?
Le système du quinquennat et sa conséquence technique qu’est l’ordre des élections nationales où la présidentielle précède de six semaines les législatives, conduit à des positions politiques surprenantes … pour ne pas les qualifier de particulièrement stupides.
Sitôt élu le Président de la République a commencé à parcourir le monde : Berlin le mardi soir, Washington, Camp David, Chicago en fin de semaine. Il est allé redire aux dirigeants du monde ce qu’il avait dit aux Français au cours de sa campagne et, contrairement à ce que prétendait l’équipe sortante, ses propos ont eu, plutôt un accueil favorable. Le pire pour les sortis c’est sûrement d’apprendre que l’OTAN n’est pas perturbée par la confirmation du fait qu’aucun Français ne combattra plus en Afghanistan fin 2012 … parce que l’Etat-Major avait anticipé que « le changement c’était maintenant ». Autrement dit, l’Alliance Atlantique avait voté HOLLANDE … un comble pour celui qui avait fait réintégrer le commandement unifié par la France.
Nicolas SARKOZY s’est déjà enfoncé dans le Royaume des ombres et, selon une vieille tradition des anciens locataires de l’Elysée, il serait, dit-on, au Maroc.
Mais la succession rapide des présidentielles et des législatives oblige son ancienne garde rapprochée à monter au front sur tout et rien pour continuer d’exister. Chacun d’eux s’efforce d’affirmer sa position au sein de « La Principauté des Ombrageux » où le concours de sottises est lancé. A l’époque du twit, c’est en dixièmes de secondes que se mesure le réflexe de celui qui doit avoir dégainé avant l’autre pour prouver qu’il est toujours vivant. Hier j’avais ironisé sur le regard chiffonné porté par Mesdames PÉCRESSE, MORANO et BACHELOT sur le pantalon de Cécile DUFLOT. Aujourd’hui ces Messieurs ne relèvent guère le niveau avec les sarcasmes envieux de Messieurs COPÉ, BERTRAND, ESTROZI, CIOTTI ou LEFEBVRE.
Dans le fond, je n’arrive même plus à me moquer d’eux. Certes ce ne sont que des minables, mais ils sont victimes d’un système qui ne leur a pas permis de prendre de vacances depuis trop longtemps. Le bon sens est-ce que ça ne serait pas de travailler trente cinq heures par semaine, d’avoir cinq semaines de congé et de prendre sa retraite à soixante ans ?
La productivité n’est pas à confondre avec le nombre annuel d’heures travaillées … et c’est manifestement aux hommes et femmes politiques qu’il conviendrait d’appliquer ces remarques en premier.
Jean-Paul Bourgès 21 mai 2012