Il a débité tellement d’énormités depuis son tonitruant départ pour la Russie de Vladimir POUTINE afin d’y bénéficier d’une fiscalité plus légère, que j’avais perdu l’habitude de prêter la moindre attention aux déclarations de Gérard DEPARDIEU.
Faisant l’autopromotion de son autobiographie, il a cependant dit certaines choses au journal « Nice-Matin » qui méritent attention.
Provocateur ainsi qu’à l’accoutumée, il a osé dire « Moi, je déteste les Restos du Cœur. Une fumisterie terrible ».
Quand on sait qu’il est assez partisan de bombances, le premier réflexe est évidemment d’éprouver du mépris pour cette intempérance verbale d’un individu qui paraît particulièrement mal placé pour exprimer un point de vue pareil.
Mais il faut parfois passer au-delà d’une réaction instinctive afin de comprendre ce qui amène quelqu’un à énoncer ce qui apparaît comme une insupportable énormité.
Et Gérard DEPARDIEU a voulu dire que, dans un Etat évolué et riche, il est totalement anormal que certains ne puissent manger que par l’action d’une association en charge, depuis trente ans, d’environ un million de nos concitoyens. Pour préciser son point de vue il a indiqué qu’à son avis ce serait à l’Etat de subvenir aux besoins de ces personnes.
Il parle d’or, le Gégé !
Notre société fonctionne mal, très mal … mais a-t-il réalisé que pour se passer des Restos du Cœur qui fonctionnent grâce à cent millions d’euros de dons de généreux donateurs souvent modestes et le dévouement de soixante-dix-mille bénévoles, il faudrait d’abord supprimer l’émigration fiscale des plus riches qui refusent qu’on touche à leur magot ?
Comment oublier également que Gérard DEPARDIEU a fait ces déclarations dans les colonnes de Nice-Matin, que Bernard TAPIE s’est offert l’an dernier grâce à l’argent qu’une médiation scandaleuse lui avait apporté … s’agit-il vraiment du journal le plus crédible pour permettre à Gégé de parler de morale publique ? Il a, en effet, osé poursuivre son insolence en disant « Tous ces hommes politiques sont grossiers. C’est grossier de vouloir faire le bien des autres quand on n’est pas honnête ».
Le Maréchal s’y connaît en bravoure !
Et c’est typique qu’il ait choisi le journal de Bernard TAPIE pour se moquer avec cette impudeur de ceux qui souffrent de la réduction des budgets orientés vers la solidarité.
Jean-Paul BOURGÈS 21 décembre 2015