Il y a quarante neuf ans … à Dallas
Il y a quarante neuf ans, je lisais tranquillement dans mon lit quand, branchant la radio pour entendre les dernières infos avant de m’endormir, j’appris que John F. KENNEDY venait d’être assassiné à Dallas.
Quel choc ! Quelle incompréhension ! Pour les moins de vingt ans, dont j’étais, qui vibraient à la chose politique, si peu de temps après la fin de la guerre d’Algérie chez nous et l'entrevue de Vienne avec KROUTCHEV qui n'avait pas empêché KENNEDY d'aller à la la limite de la ruptude de l'équilibre mondial lors de l'affaire des fusées se rendant à Cuba, les USA nous semblaient avoir un Président qui incarnait quelque chose de neuf dont nous espérions beaucoup dans la perspective d’un renouvellement des rapports internationaux et d’une Amérique où, selon son injonction, « on ne se demandait pas d’abord ce que le pays pouvait faire pour nous, mais plutôt ce que l’on pouvait faire pour son pays ».
Certes, avec le temps, l’image du beau gosse héroïque fauché en plein vol s’est sensiblement effritée et sa face noire est apparue.
Le juvénile et naïf taupin est devenu un retraité, actif certes mais cependant usé, et mon aptitude à m’enthousiasmer s’est largement érodée. Mais, tout en étant conscient de cet effet normal du temps, je ne peux effacer de ma mémoire ce que j’ai gardé de positif de cette époque où des géants, qui s’appelaient KENNEDY, DE GAULLE, ADENAUER, KROUTCHEV, MAO TSE TOUNG, NEHRU, BEN GOURION, SOEKARNO, dominaient la scène mondiale de toute leur historique stature.
Quel contraste avec les nains d’aujourd’hui … je n’ai pas même envie de lister leurs noms … qui ont renoncé à tout avenir d’autre pour l’Europe que le maintien d’un triple A (Avidement Aplatis devant l’Audimat) sans se rappeler qu’imiter Margaret THATCHER avec un « I want my check back » c’est enterrer l’idée européenne.
Quelle distance en année-lumière entre les dirigeants de l’époque et les minables recompteurs de bulletins … dont certains ignoraient l’appartenance de la Nouvelle-Calédonie à la communauté nationale.
Quel effarement en entendant un Président de la République envisager sereinement que l’application d’une Loi puisse être subordonnée à une « clause de conscience » pour des élus de la République.
Je n’ai pas vraiment l’habitude d’être passéiste, mais ce soir ce regard vers le passé puis sa comparaison avec le présent me fait mal.
Jean-Paul Bourgès 22 novembre 2012