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Billet de blog 23 juin 2013

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Le voyage des virus

Le coronavirus, qui est à l’origine d’une épidémie de graves problèmes respiratoires au Moyen-Orient, aurait, semble-t-il, un étrange parcours. Provenant des chauve-souris qui nichent dans des palmiers-dattiers, il transiterait par leurs fientes qui tombent sur des dattes, puis ces dernières atteignent le sol, où des dromadaires les dégustent…

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Le coronavirus, qui est à l’origine d’une épidémie de graves problèmes respiratoires au Moyen-Orient, aurait, semble-t-il, un étrange parcours. Provenant des chauve-souris qui nichent dans des palmiers-dattiers, il transiterait par leurs fientes qui tombent sur des dattes, puis ces dernières atteignent le sol, où des dromadaires les dégustent… puis transmettraient le coronavirus à leurs chameliers. Les chauve-souris émettent des cris en ultra-son mais la caravane passe et trépasse … accompagnée par le coronavirus.

S’il y a des agents pathogènes qui peuvent se transmettre de façon étrange, il y a aussi des mots qui peuvent se transmettre positivement et dont on peut espérer qu’ils sont susceptibles de traiter les maux de nos sociétés bien malades.

C’est de l’une de ces transmissions positives, dont on peut croire qu’elle est en mesure d’atteindre tous les rouages de notre vie nationale, que je veux vous parler aujourd’hui, à l’occasion du Congrès des Centres Sociaux qui a lieu ce week-end à Lyon. Je préfère ce voyage à celui du coronavirus présenté ci-dessus.

Ce congrès est une manifestation impressionnante, réunissant plus de trois mille congressistes venus de toute la France. Que ce virus de la recherche de l’intérêt public se répande donc sans limite, avec ou sans dromadaires !

La séance plénière de samedi avait pour thème : « Renforcer le pouvoir d’agir des habitants ».

Nous désespérons souvent devant le spectacle consternant de ce que, faute d’autre mot, nous appelons notre démocratie que le qualificatif « représentative » relativise aussitôt. Au cours de cette journée j’ai souvent pensé à Gilbert POUILLART qui nous aide fréquemment, ici, à pousser plus loin notre réflexion, avec ce mélange d’exigence et de hauteur de vue, qui nous permet même parfois, de croire que nous pouvons être intelligents (Gilbert, j’aurais tant aimé t’avoir à mes côtés samedi à Lyon !).

En écoutant ces trois mille congressistes, administrateurs de Centres Sociaux, salariés gestionnaires ou acteurs de terrain, bénévoles investis auprès des salariés, on se rend compte de l’énorme facteur de progrès et de cohésion sociale qu’ils représentent.

Intervenant avec de modestes salaires sur la sécurité desquels la crise économique agit brutalement en mettant souvent leurs emplois en risque de disparition, faute d’un volume suffisant de subventions … alors-même qu’ils sont plus utiles que jamais, ou donnant bénévolement de leur temps par simple passion citoyenne, ils ont une incontestable légitimité lorsqu’on parle de démocratie.

Ce qu’ils ne supportent pas … et moi non plus, c’est d’entendre dire : « Il n’y a pas d’alternative » qui fleurit principalement dans la bouche de ceux qui n’admettent aucun changement de leur statut social.

Je retiendrai juste deux phrases entendues.

Tout d’abord : « La révolution ça commence par aller à la rencontre de quelqu’un qu’on ne connaît pas ». Et, pour rappeler chacun à la gravité de la situation, ce propos tenu par une enseignante et intervenante dans un Centre Social : « Pour beaucoup, le stade de la colère est dépassé … et ce que l’on constate, c’est la résignation ».

Il existe un espace pour une nouvelle démocratie. Les « hussards noirs de la République » construisirent un système qui fut une rupture pacifique mais radicale. Il faut aller beaucoup plus loin aujourd’hui.

Le « Pouvoir d’agir » est à notre portée, à condition de ne pas se perdre en batailles de grands prêtres d’une nouvelle religion. Se respecter, se faire confiance, tout simplement s’aimer … n’est-ce pas le vrai levier qu’ARCHIMÈDE nous suggère aujourd’hui d’utiliser pour soulever le monde ?

Et si certains y retrouvent les valeurs du Christianisme, de l’Islam, du Judaïsme, du positivisme laïc … tant mieux, nous ne serons jamais assez nombreux pour lutter contre l’égoïsme des privilégiés.

Jean-Paul Bourgès 23 juin 2013

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