Que c’est donc beau … un homme libre !
Dans Libé d’hier, est paru un appel de personnalités Françaises et internationales, à l’occasion du neuvième anniversaire de l’emprisonnement de Mikhaïl KHODORKOVSKI.
Cet appel commence par une évocation du sort des Pussy Riots et cite d’autres prisonniers et prisonnières en Russie, qui sont identifiés par Amnesty-International comme des « prisonniers de conscience ».
Le caractère réel du régime Russe, aussi peu démocratique que l’était précédemment l’URSS, ne fait guère de doute et rien de ceci n’est bien étonnant quand on se rappelle que Vladimir POUTINE est un ancien lieutenant-colonel du KGB qui fut un espion et un spécialiste en coups tordus … qui se proposait, quelques années plus tard, d’aller chercher les résistants Tchétchènes « jusque dans les chiottes ». Quelle distinction ! Quelle élévation de la pensée ! Quel respect de l’Homme !
Mais mon propos aujourd’hui n’est pas d’analyser l’évolution de la Russie, aux limites de la démocratie ou sur le terrain de la performance économique dans un monde en perte de repères.
Non, mon regard s’est sommairement arrêté sur l’indication de ceux qui signaient cet appel. Un porteur de sac de riz sur l’épaule, un certain Bernard KOUCHNER, a signé ce texte, fort courtois, qui demande juste à Vladimir POUTINE de libérer des prisonniers … en suggérant qu’ils ne sont privés de leur liberté que par l’incompétence de ceux qui les ont jugés … et non parce que le maître du Kremlin serait un criminel. J’entends d’ici le rire gras de Vladimir Vladimirovitch en prenant connaissance de cet appel qui ressemble aux moulinets effectués avec un sabre de bois.
Quand on lit ça, malgré l’ironie précédente qui dénonce le côté « eau tiède » du texte en question, on a envie de se pincer en se demandant si Bernard KOUCHNER n’est pas qu’un homonyme d’un ancien Ministre des Affaires Etrangères d’un pays qui entretenait les meilleures relations avec la Russie de Vladimir POUTINE quand Mikhaïl KHODORKOVSKI fut condamné, recondamné puis maintenu en prison.
Et puis, parce que je me sens porté à l’indulgence ce soir pour ceux qui mirent longtemps à trouver leur « chemin de Damas », je me dis « Que c’est beau un Homme Libre qui retrouve la station verticale et le goût du riz » … peut-être parce qu’il ne courbe plus l’échine sous le poids excessif de son sac de riz et que la vue des injustices le redresse enfin.
Jean-Paul Bourgès 23 octobre 2012