Les meilleurs rapprochements … sont parfois inattendus
La lecture du journal Le Monde nous a appris cette semaine qu’une forme de Glasnost serait à l’œuvre, fort discrètement, en Corée du Nord. Cette « transparence » aurait pris des apparences féminines et se trouverait parfois aux côtés du troisième autocrate de la dynastie qui règne depuis plus de soixante ans sur la partie nord du « Pays du matin calme ».
Il est de fait que voir un charmant visage féminin au milieu d’une brochette de généraux en uniforme aux visages aussi impénétrables que les camps de travail forcé qui parsèment le territoire de cet enfer sur terre, cela suggère quelque chose qui pourrait s’apparenter à l’idée d’une sortie possible d’un long cauchemar.
Là où, dans un contexte qui ne prête que rarement à rire ou à sourire, on tombe dans la franche rigolade, c’est quand on apprend que cette salle servile, autour du dieu vivant et de celle qui semblerait être sa déesse, est en train d’applaudir à un spectacle construit à partir des personnages de Disney … bien sûr sans payer aucun droit à l’empire économique fondé par Walt Disney au cœur du pire monde capitaliste.
On a connu, en France il y a quelques années, un Président de la République qui, pour exposer au peuple ébahi son nouveau bonheur conjugal et familial avait choisi d’arpenter les allées du parc d’Euro-Disney en portant sur ses épaules le fruit des amours d’une muse de la chanson et d’un jeune philosophe.
Toute la puissance culturelle de l’Amérique est résumée dans cette convergence des grands de ce monde dans leur mode de célébration de ce qui est important pour eux et dans leur façon d’envoyer au bon peuple des messages subliminaux quant à leurs intentions. Autrefois, l’organisation d’un tournoi de tennis de table opposant des Chinois et des Américains avait été le premier pas tangible d’un dégel diplomatique entre ces deux pays après plus de vingt cinq ans d’une brouille glaciale. Désormais c’est quand les puissants de ce monde se déguisent en Mickey que l’on voit qu’ils ont peut-être l’intention de dialoguer autrement qu’en affichant leurs ogives nucléaires.
Pourquoi ne délivrerait-on pas, à titre posthume, le prochain Prix Nobel de la Paix à Walt Disney ?
Jean-Paul Bourgès 21 juillet 2012