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Billet de blog 24 août 2012

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La bouteille à la mer

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Comme une bouteille à la mer …

Le journal « Le Monde » nous raconte la vie brève d’une sportive Somalienne, Saamiya Yusuf Omar, porte-drapeau de la délégation de son pays aux JO de 2008 à Pékin. Grâce à son courage physique et moral, dotée d’une opiniâtreté exceptionnelle, capable de vaincre les préjugés hostiles à la pratique de la course à pieds par les femmes dans son pays … elle avait brillamment illustré la maxime de Pierre de COUBERTIN en participant et en persévérant jusqu’aux limites de ses forces.

Mais rien de cela ne donne à manger ni n’offre un visa d’entrée dans nos pays. Poussée par la nécessité de survivre, Saamiya Yusuf Omar a donc entrepris ce périple qui conduit des milliers d’habitants des régions les plus démunies d’Afrique vers nos pays qui, tout en crise qu’ils soient, sont encore des paradis terrestres pour ceux qui vivent les enfers de la faim, de la guerre permanente, et de la violence continuelle d’intégristes illuminés.

Etant passée par la Libye, peu de temps après la chute du régime de KADHAFI, elle s’embarqua sur l’une de ces coques de noix surchargées qui tentent de conduire vers la terre promise des miséreux qui ont payé leur traversée au prix d’une croisière de retraité. Son bateau n’était pas le « Costa Concordia », mais elle n’est pas arrivée à bon port non plus et elle a donc disparu, comme tant d’autres, dans les flots de la Méditerranée entre la Libye et Lampeduza en avril 2012.

Cette disparition ne devrait-elle pas être pour nous comme une bouteille à la mer nous rappelant que pour rejoindre nos pays ce sont les meilleurs habitants du Sud qui prennent le risque de partir en sachant qu’ils pourraient bien mourir en route.

Il y a donc, d’abord, un immense respect à manifester à ceux qui arrivent chez nous et qui auraient tant de choses à nous apprendre que notre confort nous a fait oublier.

Il faut, ensuite, que l’on ait conscience que la crise qui frappe nos pays et qui réduit notre niveau de vie fait encore d’une personne au RSA un nabab par rapport à la grande majorité des Africains et qu’il faudra bien se décider à mieux partager les ressources de notre planète et à fournir plus de blé et moins d’armes aux pays les plus mal lotis.

 Jean-Paul Bourgès 23 août 2012

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