Deux hommes se serrant la main, franchement et en signe de leur accord, n’est-ce pas la marque d’une volonté commune de collaborer ? C’est un beau geste, pacifique et plein d’avenir. On ne serre pas la main d'un ennemi.
Oui, hélas, il y a exactement soixante-quinze ans aujourd’hui, à Montoire, ce geste scellait la collaboration dans laquelle Philippe PETAIN engageait la France aux côtés de l’Allemagne-nazie d’Adolf HITLER.
Le discours du 30 octobre osant parler de « … marque de premier redressement de notre pays … » mérite d’être écouté pour mesurer ce qui ne peut être considéré que comme un acte de haute trahison.
http://www.ina.fr/audio/PHD95079031
Je fais partie de ceux qui sont convaincus qu’en parlant ainsi, Philippe PETAIN exprimait son adhésion profonde à la philosophie politique du nazisme, en particulier à son antisémitisme, et qu’il espérait sincèrement la création d’une Europe nouvelle, répondant aux « valeurs » d’Adolf HITLER et dans laquelle il imaginait la France et l’Allemagne collaborant, en effet, comme deux partenaires pouvant avoir quelques divergences d’intérêts tout en étant d’accord sur l’essentiel.
Adolf HITLER a roulé Philippe PETAIN dans la farine, mais pas l’inverse. Philippe PETAIN voulait, vraiment, bâtir la même Europe qu’Adolf HITLER. Pour faire passer la pilule, il raconta aux Français que cela soulagerait leurs souffrances de pays vaincu. Que cela conduise au martyre de nombreux Juifs, qu’il ferait rafler un peu plus tard par sa police, n’avait aucune importance à ses yeux qui avaient une vision qu’on retrouve aujourd’hui dans « La France pays de race blanche ».
Nous ne pouvons qu’être inquiets quand on constate que de nombreux Français, d’horizons politiques antérieurs très différents, déçus inquiets ou opportunistes, se retrouvent derrière le FN dont les leaders ont souvent manifesté leur admiration pour Philippe PETAIN et les principes politiques sur lesquels son action était fondée.
Je sais que le FN monte sur ses grands chevaux quand on rappelle cette filiation politique, car ce parti voudrait, maintenant qu’il se sent aux portes du pouvoir, gommer tout ce qui pourrait lui nuire.
Mais nul ne peut se débarrasser de son ADN et l’ADN du FN est pétainiste et maurassien.
Jean-Paul BOURGÈS 24 octobre 2015