… on croirait un jugement de “Salomon-assureur”
Une dépêche de l’AFP nous rapporte une stupide affaire où une enfant de trois ans, que sa maman ne pouvait pas venir prendre à l’école du déjeuner (Elle était retenue à l’hôpital auprès d’un autre de ses enfants … et avait téléphoné à l’école pour expliquer ce contretemps), fut extirpée de la cantine scolaire par l’action énergique de l’adjointe aux affaires sociales ( ? ? ?) puisqu’elle n’était pas inscrite. L’enfant fut accueillie par les enseignants qui partagèrent leurs gamelles avec elle.
Madame le maire de cette commune de deux mille cent habitants a confirmé l’incident, a tenté d’expliquer que la mairie n’avait pas été prévenue (L’adjointe n’a dû passer par là que par hasard) puis a conclu que dans cette affaire les responsabilités étaient partagées à 50 – 50.
L’adjoint en charge des questions scolaires a, cependant, dit que sa collègue chargée des affaires sociales avait « traité les choses plutôt de manière administrative que de manière humaine ».
Il n’y a pas de drame, Océane a mangé.
Mais que de leçons à tirer de ce lamentable épisode, parmi lesquelles j’en cite quelques unes.
Tout d’abord, à 50-50, Madame le maire, on sent que vous aimez prendre vos responsabilités … rassurez-vous, vous n’êtes pas seule, j’en connais d’autres comme vous, ces spécialistes de l’eau tiède. Les assureurs vous ont précédé, en Salomons modernes, ils aiment les accidents aux torts partagés … avec réduction des bonus des deux conducteurs impliqués.
Je connais une commune, de cinquante pour cent plus importante que cette petite ville proche d’Angers, où le maire, élu lui aussi par erreur en 2008, a jugé qu’il n’y avait pas besoin d’adjoint en charge des affaires sociales … je l’avais beaucoup critiqué pour cette décision. Je m’incline désormais devant sa prescience … il a certainement voulu éviter qu’arrive chez nous un incident de ce type lorsqu’un(e) adjoint(e) confond affaires sociales et garde-chiourme.
Notons aussi l’absence de désobéissance de la part du personnel de la cantine devant une décision inadmissible de l’adjointe, mais également la réaction simple et pleine de bon sens des enseignants qui ont partagé leur repas avec cette petite Océane.
Tous autant que nous sommes, dans les positions les plus courantes et modestes, comme à des fonctions importantes, nous devons dire NON à tout ce qui est inacceptable … et ça commence à l’école et dans la famille, où se forment les citoyens.
Enfin, pour finir sur une note dans l’esprit des « Bonjour Monsieur le maire » de Pierre BONTE, l’événement que j’ai rapporté est arrivé dans la commune d’origine de Monsieur Edouard-Jean COINTREAU, créateur de la liqueur du même nom au XIXème siècle. Cette liqueur est faite à partir d’écorces d’oranges amères et douces. Cela reste, semble-t-il une spécialité locale avec le mélange d’adjointe amère et d’enseignants doux … ah ! la célèbre doulceur angevine que vanta Joachim du BELLAY.
Jean-Paul Bourgès 26 février 2013