Il y a deux siècles … la Bérézina !
Comme chacun le sait … ou ne le sait pas … le passage de la Bérézina est plus une réussite, je n’ose dire une victoire, de Napoléon qu’une défaite, puisque ce passage héroïque, où la Grande Armée se retrouva bien moins grande après qu’avant en ayant laissé sur place de nombreux morts et des prisonniers, permit cependant à Napoléon de faire échapper ses meilleures unités aux troupes Russes du Maréchal KOUTOUZOV qui le poursuivaient.
Mais, pourquoi ce petit rappel historique un tantinet pédant ?
Tout simplement parce que c’est à peu près la chanson d’après boire qu’entonne une partie de la droite, regroupée derrière l’Empereur des défaites électorales, Jean-François COPÉ (On peut comprendre, sinon approuver, que pour oublier ce qui vient de se passer les dirigeants de l’UMP se laissent aller sur la dive-bouteille …). A les en croire, Jean-François COPÉ est légitime à clamer, tel le coq qui claironne le lever du soleil avec les ergots enfoncés dans le fumier, « J’ai gagné !, j’ai gagné !, je suis le meilleur ! ». Quant à François FILLON, planté sur un autre tas de fumier de l’autre côté de la Seine, il clame tout aussi fort : « C’est pas vrai, c’est moi qui ai gagné ! Regardez bien, je suis le plus beau ! ».
La grande différence avec le 26 novembre 1812, c’est qu’un effondrement ne demande plus les cinq cent jours qui séparèrent le passage de la Bérézina des adieux de Fontainebleau. Tout va beaucoup plus vite désormais et l’on ne voit pas ce qui pourrait éviter aux leaders de l’UMP de plonger durablement dans un discrédit difficile à effacer, dès les prochains jours.
Certes, les deux aspirants au titre de « capo di tutti capi » ont dû baiser la grosse bague armoriée du Parrain, après que le premier-deuxième-couteau et maire de Bordeaux ait échoué dans sa tentative dominicale de faire raccrocher les escopettes au râtelier. Dans sa grande sagesse, acquise lors de nombreux combats politiques souvent perdus, en particulier tous les scrutins depuis 2007 (Municipales de 2008, ratées ; cantonales, ratées ; régionales presqu'un grand chelem de la défaite ; sénatoriales de 2011 perdues … présidentielle 2012 et législatives 2012 perdues) l’ancien Président de la République conseille désormais à l’UMP de revoter … en voila une bonne idée ! L’amour entre les deux écuries est tel, leur respect mutuel, illustré par « le climat de cordialité » régnant entre eux comme nous l’a dit, hier, Jean-François COPÉ, est si solide qu’une nouvelle campagne ne sera l’occasion d’aucune attaque personnelle. A croire que c’est le SIVOM-BM (Syndicat Inter VOyous Méchants – Borloo – Marine) qui a sussuré cette riche idée dans l’oreille de Nicolas SARKOZY. Peut-être encore une idée lumineuse de Patrick BUISSON, un ancien de l’extrême droite.
En fait chaque jour renforce le saccage et ça devient de plus en plus préoccupant, car François HOLLANDE ne va même plus devoir être attentif … l’opposition s’est sabordée, comme la flotte Française en rade de Toulon … il y a exactement soixante dix ans.
Ah ces anniversaires funestes !
Jean-Paul Bourgès 26 novembre 2012