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Billet de blog 27 janvier 2016

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Il a aboli la peine de mort du Droit du Travail

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Robert BADINTER est un grand bourgeois, étroitement lié aux milieux économiques qui dominent notre vie publique, régime après régime, depuis François GUIZOT qui avait convié tous les Français à s’enrichir.

Mais on ne peut oublier qu’il fut aussi un grand avocat et celui qui fit adopter par l’Assemblée Nationale, le 9 octobre 1981, l’abolition de la peine de mort, alors que la majorité des Français souhaitaient conserver ce supplice barbare.

Jamais à court d’idées retorses pour piéger ses ennemis … comme ses « amis », François HOLLANDE avait cru génial de confier à Robert BADINTER les préliminaires d’une réforme du Code du Travail, dont tout le monde avait bien compris qu’il s’agissait de conduire à l’échafaud un siècle de conquêtes sociales.

Il y avait une belle bande d’assassins de notre prospérité à passer sous le couperet de Monsieur GUILLOTIN.

Mademoiselle DURÉE du TRAVAIL, le tout juste majeur TRENTE-CINQ-HEURES, le quasi vieillard SALAIRE-MINIMUM, le perfide DROIT-SYNDICAL et même l’archaïque survivant, REPOS-DOMINICAL, étaient promis à l’exécution capitale qui devait avoir lieu en Place de Grève, rebaptisée Place du Patronat.

Hélas, comme chacun sait, on n’est jamais si bien trahi que par les siens.

Le rapport remis lundi à Manuel VALLS par Robert BADINTER rappelle la fonction incontournable du Droit du Travail et reformule en soixante et un articles l’ensemble de ce qu’il doit obligatoirement contenir.

Même si, point par point, il renvoie souvent à la loi pour les modalités pratiques de chacun des articles, il verrouille un grand nombre de principes. Il deviendra, dès lors, difficile de poursuivre le détricotage de ce qui est le seul bouclier des salariés en un temps où, compte-tenu du chômage, leur situation est devenue si fragile.

François HOLLANDE, Manuel VALLS et Emmanuel MACRON voulaient la mort du Droit du Travail, mais Robert BADINTER vient d’abolir cette deuxième peine de mort. Le Patronat ne s’y est pas trompé, et Alexandre SAUBOT, spécialiste des questions sociales au MEDEF, vient de faire part de son désappointement en parlant « d’occasion manquée ».

Le MEDEF espérait tordre le cou au Droit du Travail … il devra attendre une autre occasion. Merci à Robert BADINTER pour ce sursis à exécuter.

Jean-Paul BOURGЀS 26 janvier 2015

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