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Billet de blog 27 juin 2012

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Plus de mots ... pour soigner les maux européens

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Nos maux exigent des actes … et non seulement des mots

Que de parlotes dans cette Europe et que de « réunions de la dernière chance » … sans cesse renouvelées ! Aujourd’hui encore, poursuivant sur la voie de ce « condominium franco-allemand » qui ne mène manifestement à rien, Angela MERKEL et François HOLLANDE se sont retrouvés dans l’espoir de se mettre d’accord avant un sommet européen à Bruxelles.

Les termes de l’équation sont pourtant évidents et d’une grande simplicité.

1          Nos pays sont devenus à ce point intégrés les uns aux autres que seule une approche globale de leurs politiques économiques a un sens.

2          La finance internationale ayant complètement échappé à tout contrôle étatique, seule une monnaie unique peut espérer résister aux attaques de la spéculation. Si l’euro ne s’y était pas substitué, la peseta ne vaudrait pas plus que le Reischmark en 1932.

3          Une monnaie sans gouvernance politique de cette monnaie c’est comme une tarte aux pommes sans pomme.

4          Avoir des dettes et en contracter n’a rien d’anormal, à condition d’être en état de les rembourser, et il n’est pas raisonnable d’emprunter en comptant sur son cousin germain pour opérer le remboursement … même si ce cousin a l’air assez riche pour payer.

5          On ne peut mutualiser des dettes (Avec pour effet de faire profiter les plus faibles des conditions faites aux plus forts) que si chacun ne s’endette pas au-delà des limites fixées collectivement.

6          L’idée de « moteur franco-allemand » de l’Europe a démontré son caractère inefficace et intolérable pour les autres pays de l’Union Européenne. Ce n’est que sur une base d’égalité des pays de l’Union Européenne qu’il est possible d’aller de l’avant.

La conclusion s’impose d’elle-même, l’Europe n’a pas d’autre choix que d’éclater en reculant de soixante ans, ou de franchir, enfin, le pas d’une organisation fédérale dotant notre continent d’un gouvernement exerçant de larges pouvoirs communautaires. La situation actuelle résulte de l’hérésie qui a consisté à se doter d’une monnaie unique sans gouvernance économique et sociale unifiée. Mais ce qui est fait ... est fait.

L’exercice pitoyable conduit par Valéry GISCARD d’ESTAING en 2001-2003 interdit de rejouer le film de la « constitution européenne ». Ce fut une belle occasion manquée, probablement parce que nul n’avait  l’idée que nous pouvions plonger dans une fantastique crise de confiance.

Il ne reste qu’une petite chance de s’en sortir c’est d’utiliser les institutions européennes, telles qu’elles sont, pour pratiquer un fédéralisme qui ne dise pas son nom. Le temps presse et nous n’avons, en effet, plus la possibilité de mettre deux ou trois ans à pondre de nouvelles institutions à soumettre, ensuite, à la ratification des vingt sept pays. Le crash c’est avant la fin de 2012 … le sursaut doit donc être immédiat.

C’est à la hussarde, mais pas seulement à deux, qu’il faut procéder en gérant un cercle de solidarité défini par l’adhésion volontaire des pays qui voudront accepter l’application de décisions communes dans le domaine économique et financier … en échange d’une solidarité des membres de cet ensemble à l’égard des créanciers.

L’Europe de demain redeviendra, alors, la maison commune de ceux qui veulent vraiment vivre ensemble. Hélas, on ne peut que craindre que le Royaume-Uni n’en fasse plus partie car aucun signe de solidarité européenne n’arrive d’outre-Manche.

Il faut cesser de se battre sur des mots … et soigner enfin nos maux de façon concrète.

Jean-Paul Bourgès 27 juin 2012

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