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Billet de blog 28 août 2015

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« Par ici la danse »

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’ai parlé plusieurs fois cet été du dynamisme culturel qui caractérise le Plateau Vivaro-Vellave. Nous en avons eu une nouvelle démonstration hier soir avec l’ouverture du Festival « Par ici la Danse » à Saint Agrève. Précédé par un stage intensif de cinq jours animé par un danseur-chorégraphe-poète-enseignant et musicien, Julyen HAMILTON de Grande-Bretagne, le festival proprement dit va du jeudi soir au dimanche soir.

L’ouverture du festival eut lieu à côté d’un petit marché de producteurs, illustrant bien l’ancrage des activités artistiques marquées par une vraie recherche et la vie courante d’un Plateau très agricole où la qualité des produits exprime le même sens des belles choses.

L’initiative de ce festival, qui en est à sa sixième édition, en revient à Lisa GIMENEZ et son association « L’Art Sème » ( www.lartseme.com ).

Cette année la présidente d’honneur du festival était Elisa TROCMé, musicienne improvisatrice à Toulouse, dont le patronyme résonne haut et fort ici puisque son grand-père était le fameux pasteur qui fut l’âme du sauvetage des enfants juifs dans les villages et hameaux de ce Plateau qui englobe Le Chambon-sur-Lignon.

Sur la place, qui est organisée en petite agora avec ses gradins en arc de cercle, le festival fut ouvert par une table ronde que lança Elisa par un discours très militant où elle compara l’arrachage des haies dans les campagnes aux pressions que subissent les artistes pour se regrouper en compagnies plus grosses trustant les subventions dans la même logique que celle qui a inspiré les politiques économiques dont on connaît les résultats éclatants ! Frédéric LAVACHERY, fils d’Haroun TAZIEFF et président du « Centre Haroun TAZIEFF pour les sciences de la terre » joua alors le rôle de « passeur de parole » qu’il initia en rappelant l’importance du paysage dans la vie des hommes. Il évoqua « la diagonale de lumière » aperçue plus tôt lors du stage de l’après-midi, voyant en elle l’ouverture à l’espace qui va de la grotte Chauvet aux volcans dont les formes servent de décor à ce festival par-dessus les toits de Saint Agrève.

Pauline ATA et Régine ARNAUD, de la Compagnie Tangerine, de Valence, exprimèrent leur conviction confiante dans les créateurs et artistes et expliquèrent le sens des danses orientales montées sur des musiques du monde entier.

Julyen HAMILTON expliqua que l’art est le mélange d’un désir et d’une éducation et il exprima fortement qu’il y a beaucoup de raisons d’arrêter, et peu de continuer … et, pourtant … Il évoqua aussi les robots qui, d’ici peu, pourraient savoir danser sans que cela marque la fin de l’art. Face à ce changement social, il réaffirma la suprématie de la grande question « Qu’est-ce que je peux et veux faire de ma vie ? ».

Après ces prises de parole conclues par des questions du public, la Compagnie Tangerine nous fit une belle démonstration de danse orientale sur une musique de Louis ARMSTRONG.

L’ensemble des participants au stage animé par Julyen HAMILTON descendirent alors sur le sable de l’agora et, accompagnés par Elisa et un guitariste, nous offrirent une chorégraphie improvisée d’une grande richesse.

L’une des images que je retiens de ce beau moment c’est l’échange de regards entre deux spectatrices, qui ne se connaissaient pas jusque-là et qui devraient sûrement poursuivre une découverte de leurs richesses mutuelles que ce festival leur a offerte.

La journée s’est terminée par le spectacle de « La Valse des Anges » où Noëlle DALSACE et Armelle GASSI deux danseuses de la « Compagnie d’un Jour For Rêveur » à la Salle des Arts et des Cultures (Ce pluriel est, à lui seul, une belle affirmation de dépassement de la « culture confiture »). Les conditions et le respect du travail des deux artistes ne m’a pas permis de vous en rapporter des images mais croyez-moi si je vous dis que l’inventivité, la simplicité, la performance physique s’y conjuguaient jusqu’à faire croire aux anges un mécréant comme moi.

Jean-Paul BOURGÈS 28 août 2015

Le samedi soir les élèves de Julyen HAMILTON, puis lui-même, nous offirent un spectacle de danse extrêmement créatif à Saint Agrève et, le dimanche matin, dans le cadre du vide-grenier de Rochepaule, ils vinrent se mêler aux esposants et aux curieux pour une improvisation à laquelle, Maly et moi nous mêlèrent en rythmant la danse en tapant sur les casseroles achetées pendant la guerre.

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