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Billet de blog 29 janvier 2013

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L'Egypte

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

… terre d’évasion

Sur la Place Tahrir, comme deux ans plus tôt, les affrontements se poursuivent entre la police - celle de Mohamed MORSI doit sûrement être composée des mêmes fonctionnaires zélés que celle d’Hosni MOUBARAK - et les jeunes manifestants. Après avoir obtenu le départ de l’inébranlable MOUBARAK, ils veulent désormais dire non à la constitution rétrograde inspirée par les « Frères Musulmans ». Y arriveront-ils et de la vie de combien d’entre eux devront-ils payer une nouvelle victoire de la démocratie ? Difficile de le dire, mais on sent que Mohamed MORSI n’est pas bien solide sur ses bases.

Mais pourquoi parler aujourd’hui ce qui se passe en Egypte, en évoquant une terre d’évasion ?

Ce qui me conduit à parler du pays des Pharaons aujourd’hui, c’est le rapprochement entre ce pays qui lutte et tarde à conquérir sa liberté et le fait qu’il soit une « terre d’évasion » pour certains Russes.

La lecture de la presse m’apprend, en effet, qu’un directeur de prison de Saint Pétersbourg a été condamné à trois ans de prison et 500.000 roubles d’amende pour avoir contraint un détenu à lui payer des vacances en Egypte, en échange d’un transfert dans une cellule plus confortable et l’usage d’un téléphone portable.

Ce que les détenus monnaient habituellement,  c’est ce qui leur permet d’organiser leur évasion. Là nous avons un prisonnier qui a fourni à un gardien de prison les moyens de s’évader de la froidure de Saint Pétersbourg vers les rives du Nil avec le rêve d’éternité que continuent de porter les pyramides de Gizeh et le Sphinx.

Cette cascade de rêves, celui du prisonnier dans une geôle de Saint Pétersbourg qui s’imaginait dans une cellule moins rude, celui du directeur de prison qui s’imaginait sur une felouque remontant le Nil nonchalant, celui de ceux qui imaginent une Egypte débarrassée de ses tyrans, m’est apparue emblématique d’une époque un peu folle où les visions des uns et des autres sont incroyablement décalées, alors-même qu’internet nous donne parfois l’impression que nous vivons tous au même rythme.

A chacun son rêve … et à chacun sa réalité.

Jean-Paul Bourgès 30 janvier 2013

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