Les lecteurs de Médiapart ont, à mes yeux, une furieuse propension à se prendre au sérieux et à croire que ce qu’ils écrivent pèse fort lourd dans le destin du monde. Etant l'un d'entre eux je m'applique copieusement cette appréciation dans un vigoureux "Pan sur le bec ...".
Nous savons tous l’effet que peut avoir le battement d’une aile de papillon, mais je ne suis pas certain que tout ce qui se publie dans ces pages internet ait la légéreté des ailes de papillon … ni, du coup, leur miraculeuse efficacité.
Pourtant une décision brutale de bannissement d’un blogueur - dont tout le monde n’appéciait sûrement pas l’humour un peu spécial puisque s’exprimant souvent de cette étrange façon qui s’appelle le contrepet – et la température est montée si vite que le GIEC devrait rapidement s’y intéresser.
Dans une bronca joyeuse et générale, des individus des deux sexes, aux textes généralement fort sérieux, se sont même, lundi 28 avril, essayé à l’art du contrepet … avec quelques réussites … mais aussi la ressortie de quelques classiques.
Quand on lit l’ensemble des billets écrits sur ce sujet et tous les commentaires, on pourrait presque croire qu’une nouvelle Anastasie a pris possession des blogs car les propos hostiles au vilain petit canard qui fut brutalement rejeté dans sa mare, peuvent être comptés sur les doigts d’une main.
Annoncer le résultat du vote des lecteurs-contributeurs donne l’impression d’annoncer le résultat du scrutin présidentiel dans un pays de rêve comme la Corée du Nord. La comparaison est peu flatteuse pour Joël MARTIN car bénéficier de la même approbation que Kim JONG-UN, devrait lui faire tout drôle et déclencher sa fuite immédiate.
Pour le réconforter, signalons quand-même que certains expriment des réticences réelles par rapport à Joël et le style de ses commentaires. En clair il en agace quelques uns, mais je n’ai pas lu de véritables défense et illustration de la rédaction avec moult preuves et arguments. C’était plutôt du « Celui-là, je ne le regrette pas ». Ce genre de réaction m’étonne d’ailleurs toujours, car, sauf à être masochiste, je ne vois pas ce qui oblige des gens à lire ce qu’écrit quelqu’un qui leur court usuellement sur le haricot.
Mais là où mon étonnement a succédé au désaccord, et culmine désormais dans la totale incompréhension, c’est devant le comportement « Il n’y a pas d’abonné au numéro que vous demandez » d’une rédaction qui ne doit probablement rien lire de ce qui s’écrit sur les blogs dont elle nous assure la logistique.
On ne peut pas croire que cela résulte d’une attitude décidée au plus haut niveau de ce journal et je repousse bien loin de moi l’idée selon laquelle la rédaction de Médiapart serait dirigée par des personnes dont la maxime de vie serait « Cause toujours mon lapin … tu m’intéresses ».
Cela n’est pas possible … mais, alors que se passe-t-il ? La seule explication que je vois réside dans une panne technique de l’imprimante sur laquelle une assistante pas très débrouillarde (Vous voyez du type Mam’zelle Jeanne qui admire tellement Gaston LAGAFFE) n’a toujours pas réussi à imprimer tout ce qui s’est écrit depuis le milieu de la semaine dernière afin d’en informer clairement le grand chef … avant de décider s’il faut répondre, comment et pourquoi. Napoléon a bien été battu à Waterloo par un délai de transmission d’information qui transforma GROUCHY en BLÜCHER.
Mais toutes les batailles ne se perdent pas comme Waterloo … je suis sûr que le Napoléon de Médiapart saura rétablir la situation et ne pas courir le risque d’une mutinerie du Bounty.
Jean-Paul Bourgès 29 avril 2014