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Billet de blog 29 novembre 2012

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Bras de fer avec MITTAL

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Florilège des anges … à Florange

Les propos d’Arnaud MONTEBOURG menaçant de nationaliser le site de Florange si Lakshmi MITTAL refuse de céder l’ensemble du site, sont « scandaleux ! » a vigoureusement proclamé Laurence PARISOT.

Fusillant Arnaud MONTEBOURG de son regard d’acier, la présidente du MEDEF ne peut, évidemment, pas comprendre qu’un Gouvernement Français veuille préserver non seulement l’emploi, mais la possibilité de fabriquer en France l’acier de qualité à proximité immédiate des principaux sites européens d’automobiles qui s’y approvisionnaient jusque récemment.

Il est vrai que les entreprises sont les mieux placées pour connaître leurs intérêts. Nul ne discute, d’ailleurs, la qualité du raisonnement économique de Lakshmi MITTAL qui a su, en vingt ans, bâtir une fortune telle que l’on peut lui faire confiance quant à la façon d’optimiser son enrichissement. Mais, là où Madame la Présidente du MEDEF vit, décidément, sur une planète étrange, c’est quand elle feint de ne pas comprendre que le rôle du Gouvernement ne se limite pas à la défense des intérêts des multinationales apatrides. Nous n’en sommes plus au « Ce qui est bon pour General Motors est bon pour les Etats Unis ».

Le groupe MITTAL a largement profité des indulgences du Gouvernement précédent et chacun garde en tête les coups de menton d’un certain Nicolas SARKOZY à Gandrange … où il devait revenir, mais qu’il évita soigneusement de retourner voir … après la fermeture définitive du site par notre ineffable Lakshmi MITTAL. A cette époque je n’ai pas le souvenir que le MEDEF se soit indigné de cette forme d’ingérence … il est vrai que de la part de Nicolas SARKOZY il ne s’agissait que de gesticulations médiatiques sans aucun contenu.

Eh oui, Madame la Présidente, l’Etat a non seulement le droit, mais surtout le devoir, d’intervenir pour contraindre Lakshmi MITTAL à céder l’ensemble de l’outil de travail afin de laisser une chance à un projet de reprise. Bien sûr ce Monsieur préfère laisser derrière lui des champs de ruine, afin de ne pas avoir de concurrence. Toute la politique de ce raider de haut-vol consiste à racheter des entreprises pour une bouchée de pain, saccager l’outil de travail, sacrifier le personnel sans l’ombre d’un état d’âme, et peu à peu faire disparaître la concurrence autour de lui en concentrant la production dans les pays où les ouvriers sont traités comme ils l’étaient au XIXe siècle chez nous.

Enfin un Gouvernement Français ose se lancer dans une partie de bras de fer avec le roi de l’acier. Il était temps … il n’était que temps ! Et laissons le MEDEF à ses nostalgies du bon vieux temps où la politique de l’Etat se limitait à une remise en vigueur du « Enrichissez-vous » de GUIZOT. Et, puisque je viens de le citer, je ne résiste pas au plaisir de souligner à quel point les propos de Laurence PARISOT illustrent bien cette autre phrase de GUIZOT : « On ne tombe jamais que du côté où l’on penche ». Le penchant du MEDEF n’est sûrement pas du côté des travailleurs … mais on le savait déjà. La Gauche me désespère souvent ces derniers temps, dans cette affaire elle est fidèle à ses objectifs, à son histoire, à ses grands prédécesseurs et non au « Comité des Forges » dont le MEDEF est le descendant.

Jean-Paul Bourgès 29 novembre 2012

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