... les pieds sur terre
Hier, la vue des mouettes m’avait conduit à regarder le ciel où je n’avais vu qu’indifférenciation entre mouettes mâles et femelles … mais il est vrai que j’ai la vue moins acérée que celle d’un évêque.
Aujourd’hui, c’est au plancher des vaches que j’ai envie de m’intéresser.
J’ai, hélas, et comme beaucoup de monde, le sentiment que l’année 2012 n’a pas tenu beaucoup des promesses découlant du « Le changement c’est maintenant ». Considérons donc que 2012 nous a apporté quelque chose d’essentiel qui fut la défaite de l’UMP et, principalement, de Nicolas SARKOZY. Mais nous attendions surtout la fin de la politique qu’il menait et l’entrée dans une autre approche des rapports entre les Français et des Français avec le reste du monde. C’est par rapport à cela qu’aujourd’hui je souhaite parler du concret, du solide, du quotidien.
Alors que certains se carapatent pour aller à quelques centaines de mètres de la frontière pour planquer leur argent si durement gagné (Quand on voit l’usure physique de Gérard DEPARDIEU on se rend compte que son métier est bien plus éreintant que celui qu’exerçaient les ouvriers de Florange avant que MITTAL les mette au repos), il est impératif de rétablir une justice fiscale sans laquelle il n’existe pas de justice sociale. On nous avait promis de grandes réformes fiscales … il ne faut pas tarder plus car cinq ans c’est bien court et on sera bientôt un an après le discours du Bourget. Les mesurettes, comme la taxation à 75 %, ça suffit. Le Conseil Constitutionnel l’a retoquée … tant mieux car c’est un système complet qu’il faut rebâtir.
Le Président de la République ne cherche plus à diviser les Français, ni à désigner des boucs émissaires faciles comme les ROMs … et ça nous change sérieusement, mais il reste un Ministre de l’Intérieur qui n’a pas renoncé à l’inhumanité que l’on voit à l’œuvre lorsqu’il n’hésite pas à renvoyer au Kosovo un jeune ayant le besoin de soins qu’il ne trouvera pas dans son pays. Manuel VALLS semble avoir pris sa cotisation au syndicat Alliance, il faut que ça cesse et que la BAC-nord de Marseille ne se reconstitue pas discrètement, comme les dernières infos le suggèrent. Dans ce domaine le changement ça aurait dû être hier … et ça doit être tout de suite !
Il y a un peu plus d’un an, nombre de grands esprits annonçaient que l’euro ne passerait pas la fin de 2011 et, en tout cas, les premiers mois de 2012. Pour certains d’entre eux, on avait même l’impression de les voir se pourlécher les babines à l’idée de cette débâcle, dont n’auraient été victimes que les plus modestes bien incapables d’aller se mettre à l’abri, sinon au paradis, tout au moins au purgatoire fiscal. Eh bien l’euro a tenu bon, la spéculation n’en a pas eu raison … et ça nous a coûté suffisamment cher pour que, désormais, on relâche un peu la pression avant que le malade ne meure guéri. Il refaut de la croissance pour faire du niveau actuel du chômage un étiage et non une simple étape vers toujours pire. Mais il faut, enfin et surtout, sortir l’Europe de ce comportement masochiste qui consiste à nous punir nous-mêmes en pratiquant une rigueur excessive.
La volonté de stopper la casse de notre système éducatif s’est clairement manifestée. Mais tout reste à faire et il y a du travail pour tant d’années qu’il faut faire beaucoup chaque année sans se perdre dans des détails cosmétiques … qui rappelleraient fâcheusement les clowns de l’équipe précédente.
Tous ces sujets vont devoir être traités, sans effet de manche, sérieusement, comme on laboure un champ avant de semer et en sachant que le résultat ne se verra que dans longtemps. Mon vieil ancrage dans le monde rural me fait espérer que nos gouvernants sauront avoir cette sagesse. Oui, revenons sur terre tel est le deuxième voeu que je formule.
Jean-Paul Bourgès 29 décembre 2012