La danse autour du piano
Dans la cuisine mal éclairée (Le précédent exploitant n’avait pas réglé la note d’électricité et, désormais, dans le restaurant du 57 rue de Varenne, on ne s’éclaire plus qu’à la bougie) le cuistot Jean-Marc AIRAULT s’active comme il peut devant son piano pour nous concocter des menus de régime, avec son équipe de marmitons qui n’avaient jamais travaillé dans un restaurant jusqu’à présent, mais qui étaient de fameux critiques gastronomiques.
Alors, évidemment, il arrive que le chef crie : « rajoutons de l’anis » et que Vincent PEILLON comprenne « libérons le cannabis », ou bien : « où sont les commissions ?» et que Cécile DUFLOT s’imagine avoir entendu « je me fous de la Commission ». Bien sûr il est facile d’appeler ça de la « cacophonie gouvernementale », alors qu’il ne s’agit que de l’animation qui règne dans la plupart des cuisines des grands chefs en train de s’agiter autour de leur piano en vue de régaler leurs clients à qui l’on servira des plats d’exception, servis avec une consomption permettant d’imaginer que ce plat est sorti de la baguette magique d’une fée, au milieu d’un silence religieux.
Il est sûr que, presque chaque jour, on assiste un peu médusé à un désordre dans la communication gouvernementale … en se demandant quand cela cessera. Et puis l’on s’habitue, voici enfin que l’on a un « Président normal » qui ne dicte pas à chaque instant aux membres de son équipe, ce qu’ils doivent dire et ce qu’ils doivent taire. La seule chose qui compte, en effet, c’est l’action qui est conduite … et, en particulier, les textes que le Gouvernement soumet au Parlement. L’agitation médiatique et la fourniture quotidienne aux ministres « d’éléments de langage » avaient servi de ligne d’action exclusive lors du quinquennat précédent. Actuellement, avant la décision, il apparaît que les points de vue sont divers au sein de l’équipe. Les débats internes ne sont pas camouflés. Auparavant, émettre une opinion originale était interdit … mais, il est vrai que ces opinions n’avaient aucune importance puisque les décisions annoncées n’étaient jamais appliquées … sauf celles qui allégeaient les charges des riches (Les vrais patrons de cette équipe) et réduisaient les services apportés aux plus modestes.
Le PS a toujours été traversé par des courants de pensée différents, ça n’est pas maintenant qu’il peut mettre en œuvre cette richesse qu’il faut s’aligner sur le vide sidéral de la pensée de l’UMP.
En tout cas, il faut que seuls les adversaires continuent à tirer sur le pianiste … ça sera déjà bien assez douloureux.
Jean-Paul Bourgès 30 octobre 2012